Après plus de cinq mois en poste, le duo Diomaye-Sonko se heurte aux dures réalités du pouvoir. Récemment, la controverse autour de Cheikh Oumar Diagne ne faiblit pas. Des manifestations sont prévues dans plusieurs régions pour condamner ses déclarations sur les confréries. Pour apaiser la colère des talibés qui exigent son départ de la Présidence, le Premier ministre s’est rendu à Touba dans la nuit du lundi au mardi.
Cette crise éclate dans un contexte social extrêmement tendu, exacerbé par le drame de Mbour. Le chavirement d’une pirogue de migrants dans la nuit de dimanche dernier a fait au moins 36 victimes. Cette tragédie vient s’ajouter à l’accident de Ndangalma, qui a coûté la vie à 16 personnes brûlées vives.
D’après le journaliste Mamoudou Ibra Kane, les autorités semblent incapables de trouver des solutions face à ces drames. Il dénonce « l’impuissance inquiétante de l’État face aux morts sur les routes et en mer », et affirme que le pouvoir semble démuni. Selon lui, l’espoir suscité par le duo Diomaye-Sonko s’amenuise, et le régime est rattrapé par ses promesses non tenues et la dure réalité, soulignant que « le populisme a ses limites ».
Boubacar Bâ, président du Forum du justiciable, insiste sur la nécessité pour les acteurs politiques de mettre de côté leurs divergences pour lutter contre la recrudescence de l’émigration clandestine.
Hier, la Société civile a publié un communiqué sur les interdictions de sortie du territoire. Les organisations signataires, comprenant le COSCE AFRIKAJOM CENTER, ONG 3D, ONDH, et plusieurs autres, expriment leur préoccupation quant à ces restrictions. Elles saluent les initiatives visant à renforcer l’intégrité des institutions mais rappellent que les mesures comme les interdictions de voyager doivent être fondées sur des bases juridiques claires et transparentes, respectant les droits constitutionnels. Les pratiques actuelles, appliquées sans décision administrative ou judiciaire préalable, risquent de miner la confiance dans les institutions et de violer les droits des personnes concernées.
Le journal « Point Actu » rapporte que la Société civile appelle les autorités à garantir que la reddition des comptes se fasse dans un cadre légal et équitable, en respectant les droits fondamentaux. Dans ce contexte délicat, elle encourage l’État à adopter une approche prudente et respectueuse de l’État de droit pour éviter toute méfiance qui pourrait fragiliser la cohésion sociale.
Cette situation survient à moins de 72 heures de la Déclaration de politique générale, prévue pour ce vendredi. Le Premier ministre Ousmane Sonko devra alors se présenter devant les députés pour exposer les orientations de son gouvernement et fournir des explications sur la gestion du dossier de l’Onas. Le ministre de la Justice a annoncé l’ouverture d’une enquête pour clarifier cette affaire. »révélés par nos confrères leralnet »