Statistiques : Entre 2019 et 2021, les cas de viol ont baissé au Sénégal (AJS)
Des nombreux cas de viols continuent d’être enregistrés malgré le vote de la loi criminalisant cette infraction en 2020. Pour une meilleure appropriation de ladite loi, l’Association des juristes sénégalaise (AJS) a organisé ce mercredi 06 juillet, un atelier d’échanges avec des membres de la société civile, des magistrats, des avocats, des commissaires de police et commandants de gendarmerie. L’objectif étant d’élaborer des stratégies de vulgarisation de la loi criminalisant le viol et la pédophilie au Sénégal.
Cette séance a, également, été pour l’AJS l’occasion de partager quelques chiffres sur les cas de viol au Sénégal.
De 1229 en 2019, on est passé à 290 cas en 2020 et 263 cas en 2021. On note ainsi un recul considérable des cas de viols même si ces chiffres ne prennent en compte que les cas déclarés. Coumba Gueye, secrétaire exécutive de l’AJS, affiche un sentiment de satisfaction quant aux premiers résultats obtenus : « On ne peut pas encore parler de bilan pour le moment. Le viol et la pédophilie sont devenus aujourd’hui des crimes entraînant un changement dans les procédures. On ne parle plus de flagrant délit mais plutôt d’instruction. Par contre, l’AJS est satisfaite de certaines décisions rendues dans certains tribunaux. »
Le combat continue, toutefois, selon les membres de l’AJS. Les femmes juristes relève encore quelques barrières, notamment sociale, qui mettent un frein à la dénonciation surtout du côté des hommes. « Au niveau des boutiques de droit nous recevons plusieurs catégories de personnes, hommes comme femmes. Par contre, nous recevons plus des cas en rapport avec les jeunes garçons que les hommes. Ces derniers viennent le plus souvent pour avoir un appui psychologique », explique Ndeye Madjiguene Sarr, chargée de communication de l’Ajs. Cette situation est due, toujours d’après ses explications « aux réalités de la société, à la stigmatisation, au « qu’en dira-t-on ».
Tout de même, Coumba Gaye Ka note une avancée dans la libération de la parole. « Les gens procèdent de plus en plus à des signalements des cas de viol ou de pédophilie même au sein des familles ».
Pour rappel, avec l’introduction de la Loi criminalisant le viol, la peine maximale réprimant ce crime est passée de 10 à 20 ans.. La loi 2020-05 du 10 janvier 2020 constitue, selon les experts, « une avancée majeure dans la protection des droits des femmes et des enfants au Sénégal ». Les femmes juristes souhaitent ainsi, à travers cet atelier, une application de la loi dans toute sa rigueur.