La douane sénégalaise avait intercepté près de 800 kg de cocaïne en provenance du Brésil, dissimulée dans des voitures neuves sur un navire au port de Dakar.
Cette nouvelle saisie, qui suit celle de 238 kg le 26 juin, porte à plus d’une tonne la quantité de cocaïne confisquée en moins de deux semaines à Dakar. Depuis cette découverte, au moins 15 personnes ont été interpellées, dont Ibrahima Thiam Toubey, considéré comme le cerveau présumé de l’opération. Il s’était livré aux autorités pour échapper aux cartels brésiliens et mexicains, qui l’accusaient d’avoir accidentellement fait échouer le transport de drogue à Dakar. Finalement, après quatre ans et cinq mois de détention, il a été acquitté et totalement innocenté en janvier dernier.
Après son acquittement, « Toubey » a choisi de dénoncer les « mensonges » et les « injustices » de cette affaire. Dans une interview accordée au journal Les Échos, il a affirmé avoir été « sacrifié » et a laissé entendre que des personnalités influentes auraient été impliquées dans cette affaire.
« Pendant toutes ces années, chaque jour, je me remémore les événements qui se sont déroulés, » confie-t-il avec un soupir. « Je pense particulièrement aux autorités impliquées dans cette affaire. Je ne parle pas seulement de certaines autorités douanières, dont l’une a été arrêtée pour avoir été suspectée de dérober les 74 kg de drogue disparus, mais qui a finalement été libérée. » Il accuse également des autorités politiques, « dont la transparence est douteuse dans cette affaire, en particulier le frère d’une figure de haut rang de l’ancien régime. »
« J’ai même en ma possession certains éléments de preuve, comme un SMS qu’il a envoyé », précise-t-il sans entrer dans les détails. Il explique qu’il avait cru que ce « frère de… » était un ami, mais qu’en réalité, ce dernier cherchait à protéger d’autres individus, en particulier des autorités douanières. Ibrahima Thiam souhaite que les nouvelles autorités, y compris les juges et procureurs en qui il a confiance, ainsi que les responsables actuels de la police et de la gendarmerie, réexaminent ces dossiers.