Représailles : L’ingénieur rétrogradé accuse la DRH de vol et d’adultère

Né en 1978 en Tunisie, A. Mejri a voulu se venger, après avoir reçu la lettre l’informant de sa rétrogradation. Pour nuire à sa supérieure hiérarchique, l’ingénieur a touché une corde sensible.

À travers un message dégradant, rapporte Rewmi Quotidien dans sa parution du jour, il a tenté de faire croire au conjoint de sa victime qu’il fricotait avec cette dernière, tout en l’accusant de vol.

« On entretient une relation strictement professionnelle. C’est après lui avoir envoyé la lettre l’informant de sa rétrogradation qu’il a envoyé un message à mon mari, le 6 janvier dernier, alors que la décision ne venait pas de moi, même si je suis la Directrice des ressources humaines (DRH) de l’entreprise », a soutenu la plaignante à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.

Selon Mme Sène, le prévenu veut la pousser à quitter l’entreprise. « Il ne me saluait pas. Je ne sais pas comment il a fait pour avoir le numéro de mon époux. Il m’a accusée d’adultère et de vol. Il ne savait pas l’état d’esprit de mon mari au moment où il lui envoyait le message. Il a mis ma vie en danger », a-t-elle dit, la voix étreinte par l’émotion.

Poursuivi pour menaces et injures non publiques, A. Mejri affirme qu’il voulait distraire la plaignante. « J’ai envoyé de fausses informations à son mari », a-t-il lancé.

Révulsée par le comportement du prévenu, qui a tenté de minimiser les faits, la présidente de séance lui lance : « Vous l’avez traitée de tous les noms d’oiseaux à travers le message. Je n’ose même pas le lire. »

Face à ces remarques, le quadragénaire a confié avoir agi sous le coup de la colère. « J’étais fâché. C’est un ex-agent de la boîte qui m’a remis le numéro de son conjoint », a-t-il allégué, tête baissée.

À l’enquête préliminaire, il avait pourtant renseigné que c’est la partie civile qui lui a remis le numéro de son époux. 

La Déléguée du procureur, pour qui les faits sont d’une extrême gravité, a requis deux mois ferme.

« Le prévenu a commis la bêtise de sa vie », a martelé l’avocat de la défense. « La police s’est intéressée à lui car son téléphone bornait là où il habite à Dakar-Plateau. Il a dit qu’il a agi dans un élan de vengeance parce que tout ce qui lui arrivait venait de la partie civile », a ajouté l’avocat, avant de solliciter une application bienveillante de la loi. 

Placé sous mandat de dépôt le 3 février dernier, le prévenu a finalement écopé d’une peine de six mois de prison, dont deux ferme.