Rapport OFNAC 2022 : des maires et ministres épinglés, 95 plaintes enregistrées

L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a publié, hier jeudi 25 avril 2024, son rapport d’activités pour l’année 2022.L ’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a procédé hier, jeudi 25 avril, à la publication de son rapport d’activité pour l’année 2022. Dans ce nouveau rapport, l’OFNAC informe que certaines affaires, au nombre de 09 et dont la plupart concerne des responsables de l’ancienne coalition au pouvoir, mentionnées dans son rapport d’activités de l’année 2021, ont connu leur dénouement durant l’année 2022, suite à leur examen par l’Assemblée de l’OFNAC.

Le document de 92 pages révèle des fautes de gestion, des détournements de deniers publics, de l’escroquerie, entre autres, dans ses conclusions d’enquêtes effectuées à la suite de plaintes et dénonciations. Les conclusions des rapports d’enquêtes clôturées de l’année 2022 révèlent plusieurs manquements dans différents domaines comme l’administration, les collectivités locales, la santé, le foncier, les institutions nationales, l’éducation, entre autres.

Pour le rapport d’enquête N°03/2022 sur l’affaire relative à la gestion du Programme national des domaines agricoles communautaires (PRODAC), les enquêteurs de l’OFNAC ont conclu qu’il y a eu une faute de gestion. Pour le rapport d’enquête N°07/2022 relatif à l’entretien et à la réparation des véhicules de l’Assemblée nationale, les enquêteurs ont conclu qu’il y a eu une escroquerie sur les deniers publics.

Pour ce qui est du rapport d’enquête N°08/2022 relatif à la gestion de la Chambre des métiers de Sédhiou, l’OFNAC conclut qu’il y a violation du Code des marchés publics, népotisme, violation du Code du travail et paiement de salaire indu. Sur le rapport d’enquête N°09/2022 pour l’affaire relative à une plainte contre la Chambre des métiers de Dakar, l’OFNAC révèle qu’il y a eu détournement de deniers publics, concussion, faux et usage de faux dans un document administratif, conclusion d’une convention ayant pour objet un terrain immatriculée au nom de l’Etat et une violation de l’unicité de caisse. S’agissant du rapport d’enquête N°11/2022 sur l’affaire contre l’administrateur du Fonds d’appui au développement du secteur rural (FADSR), les enquêteurs de l’OFNAC ont conclu une escroquerie portant sur les deniers publics.

Dans ses activités, l’OFNAC dont Bassirou Diomaye Faye veut confier à Nafi Ngom Keita rappelle que le Bureau des plaintes et dénonciations (BPD) reçoit les plaintes et dénonciations des particuliers à travers ses différentes plateformes. Ainsi, au cours de l’année 2022, le BPD a enregistré 95 plaintes et dénonciations contre 100 en 2021. Ce qui porte le nombre total de plaintes enregistrées depuis la création de l’OFNAC à 1845. La répartition des plaintes et dénonciations, selon leur nature (anonyme ou ouverte), indique qu’en 2022, sur les 95 plaintes et dénonciations enregistrées, 70 indiquaient l’identité du plaignant contre 25 plaintes et dénonciations reçues sous le sceau de l’anonymat, soit 26% du total.

La répartition des plaintes et dénonciations, selon la région d’origine, souligne que Dakar, capitale politique et administrative, en raison de son importance démographique et de son poids économique, reste toujours en tête avec 57 plaintes et dénonciations enregistrées, soit 60%, tandis que les autres régions comptabilisent des taux relativement faibles, ne dépassant pas 11%.C’est notamment le cas de Thiès qui arrive loin derrière avec seulement 11 plaintes et dénonciations, soit 11,5 %, suivie de Louga (5 plaintes) et Kaolack (4 plaintes), Saint-Louis et Diourbel (3 plaintes) chacune. Aucune plainte ou dénonciation venant des régions de Matam ou de Tambacounda n’a été enregistrée cette année. Selon la nature du conflit, le document relève que la mauvaise gestion (14 cas), la corruption (10 cas), la fraude, le détournement et les litiges fonciers (07 cas) ont été les faits ou infractions les plus visés en 2022 par les plaignants.