En France, le footballeur sénégalais du Paris Saint-Germain, Idrissa Gana Guèye, a créé la polémique et fait l’objet de nombreuses critiques, après avoir séché le match à Montpellier, le samedi 14 mai, pour ne pas porter un maillot floqué aux couleurs du drapeau LGBT+. Une décision du Lion de la Teranga vivement saluée au Sénégal, mais qui a suscité la colère des autorités politiques et sportives françaises qui réclament d’ailleurs des sanctions, notamment d’ordre financier contre l’ancien pensionnaire de l’institut Diambars de Saly
Seneweb, qui s’est intéressé à la question, a pu savoir qu’en réalité, au PSG, il y a une prime d’éthique mise en place pour encourager les joueurs «à bien se tenir». En plus clair, c’est une clause d’usage visant à prévenir les écarts de conduite des sportifs. Elle n’est en fait pas un bonus, mais une sorte de malus infligé au joueur «intégré au salaire mensuel», explique-t-on au Paris Saint-Germain à Europe 1.
«Pour le club, c’est un levier facile de sanction d’un joueur», explique Pierre Delcher, agent sportif licencié par la Fédération française de football. Il est, en effet, difficilement concevable de licencier des joueurs pour faute grave, car ils représentent l’actif même du club.
En pratique, les agents négocient un salaire avec le club et celui-ci impose qu’une partie de la rémunération soit «conditionnée».
«Ce n’est pas un montant qui vient s’ajouter au salaire du joueur», précise Pierre Delcher. Il s’agit plutôt d’un malus. La part dite conditionnée de la rémunération peut différer d’un joueur à l’autre du même club, mais représente en moyenne entre 5 et 15 %».
Au PSG, tous les autres joueurs en bénéficient, selon leur standing. Cela peut aller de «33 000 euros (environ 21?771?725 F Cfa) à 375 000 euros (environ 247?405?969 F Cfa)». Ce que confirme le club de la capitale.
Et selon le journaliste français sportif Gilles Favard, qui intervenait sur le plateau de «TPMP», «Gana Guèye tourne aux alentours de 300 000 euros (197 686 000 F Cfa)».
12 règles à respecter !
Toutefois, pour bénéficier de cette prime, il faut respecter 12 règles au total, selon des médias français. Le comportement «envers ses coéquipiers, adversaires et des arbitres», la «ponctualité et l’assiduité» aux entraînements, l’«interdiction de parier sur des matchs des compétitions auxquelles participe le PSG», le «respect du personnel du club», le «respect des engagements des joueurs envers les médias» ou encore «des engagements du club» vis-à-vis d’autres organisations… Autant de points que le joueur du PSG doit respecter pour espérer toucher, chaque mois, l’intégralité de sa prime.
Car, les contrats standards précisent que si l’une des conditions de bonne conduite énumérées n’est pas respectée, la prime mensuelle ne sera pas versée.
In fine, tout va dépendre de la gravité des faits reprochés. Le montant versé peut être proportionnel aux manquements.
Le PSG est-il le seul club à appliquer une prime d’éthique ? Non. D’autres clubs, de tous niveaux, l’appliquent. C’est le cas, par exemple, à Lyon. A l’époque où ils portaient le maillot lyonnais, Mathieu Valbuena et Alexandre Lacazette avaient respectivement une prime d’éthique de 30 000 et 20 000 euros mensuels.
Pour dire qu’Idrissa Gana Guèye ne touchera pas, sans doute, cet argent pour ne s’être pas associé à la lutte contre l’homophobie. En bon pratiquant, il semble tout bonnement préférer s’en passer, pour «des convictions religieuses» qui, à ses yeux, n’ont pas de prix.
En tout cas, ces convictions du joueur «doivent être respectées», comme l’ont exigé le président Macky Sall et beaucoup de Sénégalais qui ont affiché leur soutien sans faille au champion d’Afrique.