Programme des 100 000 logements : Les nouvelles directives du gouvernement
Lancé depuis 2019, le projet des 100 000 logements, est certes ambitieux, mais après cinq ans de mise en œuvre, le bilan est mitigé.
Selon le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Moussa Balla Fofana, ce proje tvisait « en l’espace de cinq années à diversifier et à accélérer l’offre de logements pour les ménages à revenus faibles et/ou irréguliers, tout en rendant ces logements accessibles à toutes les catégories sociales ».
Pour sa mise en œuvre, il aura fallu pour l’État de prendre en compte plusieurs mesures d’ordre institutionnel et juridique telles que la loi d’orientation de l’habitat social, la création de la Société d’Aménagement Foncier de Rénovation Urbaine (SAFRU) et du Fonds pour l’Habitat Social (FHS), ainsi que l’établissement d’un guichet unique pour accélérer les procédures administratives relatives au foncier et aux exonérations fiscales et douanières. Mieux, une plateforme d’inscription en ligne avait été mise en place et la société de location-vente, Kajom Capital, avait été créée.
« Les résultats escomptés n’ont pas été atteints. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette contreperformance, parmi lesquels : une gouvernance inadaptée ; une multiplicité des acteurs souvent rattachés à différents ministères, ce qui pose des problèmes de coordination des actions et de clarification des responsabilités en cas de manquement. Une indisponibilité du foncier de l’État: aucune assiette de l’Etat n’a pu être mobilisé pour le bénéfice du projet, tel que consacré dans les incitations clés du projet. Tous les logements qui ont démarré ont été réalisés sur le foncier des promoteurs publics et privés, à travers des conventions de partenariat. Un financement non aligné avec les ambitions. Le projet des 100 000 logements est un projet social et donc devait mobilisé des ressources en adéquation avec les volumes escomptés mais surtout permettre une baisse des coûts de sortie au profit des populations les moins-nanties », a soutenu le Ministre Moussa Balla Fofana.
Il indique que les seuls financements existants sont ceux du FHS, « qui demeurent insuffisants et dont la mécanique, périodiquement, se retrouve grippée du fait des modulations budgétaires. De surcroît, les promoteurs, comme les acquéreurs, rencontrent d’énormes difficultés pour obtenir des financements auprès des banques commerciales. Une non-application de l’arrêté n°1905 14 juin 2021 relatif aux exonérations fiscales et douanières applicables au projet : à ce jour, seul un promoteur a pu boucler le parcours administratif octroyant les avantages annoncés », a-t-il déclaré.
Ainsi, après son élection, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a exhorté son gouvernement à travailler à satisfaire les populations et servir au mieux leurs intérêts.
C’est dans cet optique que le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, a réuni tous les acteurs concernés afin de réorienter le projet des 100 000 logements, lancé depuis 2019. Il s’agira aussi d’identifier les principales difficultés et contraintes et décliner une nouvelle feuille de route, nourrie de l’essence du PROJET.
« Dès lors, il est impératif d’accélérer la réalisation intensive et cohérente des actions phares du projet dans les secteurs du logement, de l’urbanisme et de l’aménagement. Autrement dit, j’invite l’ensemble des acteurs clés ici présents à me proposer une feuille de route opérationnelle sur cinq ans, avec une déclinaison précise à l’horizon 2026 », instruit le Ministre.