Me Ousseynou Babou : « Gana Gueye n’a commis aucune faute pénale ou disciplinaire »

« Homophobe », en tapant ce qualificatif dans votre moteur de recherche, une tonne d’articles consacrée à Idrissa Gana Gueye vous est proposée. Le milieu de terrain est plongé dans un scandale suite à son refus de jouer le match contre Montpellier, semble-t-il, afin de ne pas arborer un maillot floqué aux couleurs LGBT.

Dès lors, il serait bon de s’interroger sur la légitimité de l’emploi du terme « homophobe » utilisé par de nombreux médias, associations, hommes publiques français pour désigner l’international sénégalais, demandant, par ailleurs, à ce que des sanctions à son encontre soient appliquées. Ou si, tout simplement, le footballeur a fait valoir l’un de ses droits les plus absolus en matière de travail : la clause de conscience.

Pour tenter d’avoir des informations approfondies sur la question, Seneweb a contacté Maître Ousseynou Babou, avocat au barreau de Paris. Le juriste déclare d’emblée : « Il a parfaitement le droit de refuser l’ordre de son supérieur ou pour le cas d’espèce de son club s’il estime que l’ordre donné, heurte ses convictions ». Pour le docteur en droit, le refus du Sénégalais ne peut en aucun cas être interprété comme le délit clamé par beaucoup. « Parce que, l’homophobie est le fait de manifester de la haine envers une personne en raison de son orientation sexuelle réelle ou supposée. Donc, elle doit découler d’un acte positif, ça peut être de l’injure, de la violence ou de la discrimination », dit-il.

« Mais le fait pour Gana Gueye de refuser de porter une cause LGBT, c’est son droit le plus absolu. Cela ne veut pas dire qu’il a de la haine envers cette catégorie de personne ou qu’il rejette cette catégorie de personne. Il a juste, en raison de ses convictions, refusé de porter la cause », explique l’avocat qui estime que le champion d’Afrique est bien loin du viseur des articles 225-1 et 225-2 du code pénal français qui réprime les actes homophobes.

Me Ousseynou Babou d’ajouter : « On peut, par contre, lui reprocher un sentiment de rejet mais en aucune manière la loi a, limitativement, prévu les cas de figure des actes homophobes ».

Une somme d’arguments faisant dire à l’avocat au barreau de Paris que « rien dans le comportement de Gana ne saurait faire l’objet de poursuites pénales » et que si et seulement si le caractère « homophobe n’est pas établi dans son comportement aucune sanction disciplinaire ne saurait lui être infligée ».

Donc, d’un point de vue juridique, le milieu de terrain sénégalais n’aurait commis aucun délit susceptible de lui valoir des représailles de la part de son club ou de la fédération française de football (FFF).