« Maladie de la honte » : La fistule obstétricale, un problème de santé publique au Sénégal
La fistule obstétricale est un problème de santé publique au Sénégal. Qualifiée de « Maladie de la honte », elle affecte la santé de nombreuses femmes au Sénégal. Elle a ainsi fait l’objet d’une consultation à Tambacounda où une trentaine de femmes ont été confirmées puis opérées gratuitement, sous la supervision du Directeur de la santé de la mère et de l’enfant au ministère de la Santé et de l’action sociale.
La fistule obstétricale est un véritable problème de santé publique et constitue un véritable drame social au Sénégal où la prévalence tourne autour de 400 par an. Elle est une communication anormale et se manifeste par une perte prolongée et continue des urines et des selles. Elle provoque une souffrance atroce et muette qui met la fistuleuse en marge de la société. Cette maladie survient généralement après mariages et grosses précoces et des accouchements difficiles à domicile, conséquence de l’inaccessibilité des structures sanitaires.
La fistuleuse est souvent victime d’abandon et d’exclusion sociale. A défaut d’une auto-exclusion sociale, la patiente est souvent en marge de la société. Certaines sont rejetées par leurs familles, d’autres par leurs maris. Pourtant, le mari d’une fistuleuse ne court aucun risque d’infection, sinon la forte puanteur des urines que la victime ne peut plus retenir, souligne le Directeur de la Santé de la mère et de l’enfant. Suffisant pour que le comité de lutte contre les violences faites aux femmes dans la région de Tambacounda s’investisse pour la sensibilisation et l’information des populations de Tambacounda. C’est ainsi que 25 femmes dont 05 originaires de Kédougou ont été référées au centre hospitalier régional de Tambacounda en collaboration avec le ministère de la Santé. 12 femmes dont 01 jeune fille de 16 ans ont été entièrement prises en charge et opérées gratuitement par des médecins experts de renommée internationale de la chaire d’urologie de l’université de Saint-Louis, d’urologie de l’université de Dakar et la chaire de gynécologie de l’université de Dakar. Le directeur de la Santé, de la mère et de l’enfant a saisi l’occasion pour annoncer qu’à partir de janvier, les camps de chirurgie réparatrice vont devenir une routine dans la région de Tambacounda pour une prise en charge gratuite du maximum de femmes. Aussi, les blocs de soins obstétricaux de Goudiry, Koumpentoum, Makacolibantang et Bakel vont être renforcés pour une prise en charge précoce et correcte de cette maladie.
« L’objectif est de renforcer le personnel de dépistage et de prise en charge pour que les femmes soient traitées là où elles habitent », a-t-il souligné.