Le personnel de l’hôpital Beaujon à Clichy, dans les Hauts-de-Seine, est en grève depuis le 14 octobre pour dénoncer les mobilités forcées et le non-respect des plannings de travail. La CGT a publié un communiqué critiquant les déplacements fréquents des agents pour pallier le manque de personnel.
Les grévistes se plaignent de la désorganisation des roulements, créant un climat difficile à supporter au sein de l’hôpital. Le 3 octobre, environ 50 agents ont exigé des explications auprès de la direction lors d’une assemblée générale. Bien que le directeur ait souhaité dialoguer avec les syndicats, ceux-ci ont insisté pour que tout le personnel soit impliqué.
Depuis le début du mouvement, plusieurs assemblées générales ont été tenues, rassemblant une centaine de personnes, y compris des patients. Chaque matin, les grévistes organisent un piquet de grève dans le hall de l’hôpital et une cagnotte en ligne a été créée pour soutenir le mouvement.
L’intersyndicale souhaite élargir la mobilisation à la population, et le député LFI Aurélien Saintoul des Hauts-de-Seine a rejoint un rassemblement le 17 octobre. En outre, la situation a été exacerbée par des événements tragiques, comme la perte des jumeaux d’une infirmière travaillant en sous-effectif malgré plusieurs alertes.
Ce mouvement reflète une crise plus vaste qui touche les hôpitaux publics en France. Une enquête de SAMU-Urgences de France a révélé que 61 % des services d’urgence ont dû fermer temporairement des lignes médicales cet été, affectant la majorité des départements. Cette crise a eu des répercussions sur près de la moitié des services d’urgence et a conduit à des régulations pour limiter les admissions non urgentes, entraînant parfois des drames, comme au CHU de Nantes.
Malgré quelques améliorations dues à des mesures récentes, l’ancien ministre Frédéric Valletoux a reconnu que des dizaines d’hôpitaux demeurent sous forte pression.