Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal, est serein : mardi 29 mars, ses joueurs se sont qualifiés, dans l’ambiance surchauffée du nouveau stade de Diamniadio, pour le prochain Mondial au Qatar, aux dépens de l’Egypte. Les Pharaons, cibles de lasers durant le match, se sont officiellement plaints du public qui a pris sa revanche après une même scène vécue par les Lions à l’aller au Caire. Dans les colonnes du journal Le Monde, Cissé évoque cette affaire.
« Si le stade de Diamniadio avait 16 millions de places, les 16 millions de Sénégalais y seraient allés. Quand ils sont ensemble, rien ne peut les arrêter, rien ne peut nous arriver. Le Sénégalais a longtemps été un spectateur, pas un supporter, mais les mentalités changent. »
« Notre culture n’est pas raciste »
« Pour moi, il n’y a pas de polémique. J’ai entendu dire que notre public a été immature parce qu’on lui a demandé d’être derrière son équipe. Raciste ? Nous ? Ça va trop loin. Notre culture n’est pas raciste, notre passé n’est pas raciste.«
Les nombreux lasers : « Qui a commencé? »
« Qui a commencé ? Cela fait sept ans que je suis sélectionneur du Sénégal, je ne peux même pas vous raconter le quart de ce que nous vivons quand nous nous déplaçons sur le continent. Je ne suis pas du genre à pleurnicher, mais il faut voir comment on nous accueille. Il est arrivé que dans certains pays, on ne puisse pas rentrer dans les vestiaires du stade, on a dû attendre sur le parking. On peut tout reprocher au Sénégal, sauf de ne pas avoir de « téranga » (l’hospitalité, en wolof).
« La CAF ne se saisit de rien du tout »
« La CAF ne se saisit de rien du tout. La réalité, c’est que quand nous voyageons, nous sommes parfois livrés à nous-mêmes. Les arbitres aussi sont livrés à eux-mêmes. Certains pays, s’ils le veulent, peuvent créer des problèmes dans ton organisation. Voilà pourquoi aujourd’hui, nous prenons les devants. Pour éviter les mauvaises surprises, quelques jours avant un match, nous envoyons une délégation avec notre team manager pour faire une mission de prospection : voir les chambres, le terrain, chronométrer le trajet de l’hôtel au stade.