La Cour Constitutionnelle se dit « incompétente » face à la suspension des partis politiques au Mali
Au Mali, la Cour constitutionnelle s’est déclarée « incompétente » pour examiner une plainte visant à annuler la décision prise par la junte militaire de suspendre les activités des partis politiques. Cette décision, consultée samedi par l’AFP, révèle les tensions croissantes entre le gouvernement militaire et les forces politiques du pays.
La Cour constitutionnelle a également rejeté une requête distincte d’organisations de magistrats et de procureurs visant à constater un « vide institutionnel » au Mali et à mettre en place une nouvelle transition suivie d’élections. Ces décisions, datées de jeudi, soulignent les défis auxquels est confronté le pays dans sa quête de stabilité politique et institutionnelle.
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Les colonels au pouvoir depuis 2020 ont récemment resserré leur emprise sur le pays, notamment en suspendant les activités des partis politiques et en interdisant aux médias de couvrir leurs activités. Ces mesures draconiennes font suite au non-respect par les militaires de leur engagement à céder le pouvoir à des civils élus et à organiser des élections présidentielles en février 2024, comme convenu sous la pression des États ouest-africains.
La plainte déposée par la Convention pour la République (CRe), membre d’une coalition d’opposition, a été jugée hors du champ de compétence de la Cour constitutionnelle, celle-ci estimant que le décret présidentiel attaqué relève de la compétence de la Cour suprême. Quant à la requête des magistrats et procureurs, la Cour constitutionnelle a déclaré qu’elle ne pouvait pas être saisie par ces parties, soulignant que seules les institutions habilitées, telles que le Conseil national de Transition et le Premier ministre, peuvent constater une vacance de la présidence de la transition.
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Cette série de décisions met en lumière les tensions persistantes entre les militaires au pouvoir et les forces politiques et institutionnelles du Mali. Le pays, en proie à une crise multidimensionnelle depuis 2012, fait face à des défis sécuritaires, politiques et humanitaires majeurs, exacerbés par l’émergence de groupes jihadistes et la fragilité de ses institutions. La réorientation stratégique des colonels au pouvoir, marquée par un rapprochement avec la Russie et une rupture avec l’alliance traditionnelle avec la France, souligne également l’évolution complexe de la politique étrangère du Mali dans un contexte régional et international mouvant.
Source: Sene.news