Gestion des crèches : Cinq grands axes pour instaurer un climat éducatif et préventif

Gestion des crèches : Cinq grands axes pour instaurer un climat éducatif et préventif
Il est important, dans la prise en charge des enfants, surtout au niveau des crèches, d’avoir une certaine expertise ou une formation pour avoir les bases. L’éducatrice  doit maîtriser son domaine pour ne pas se substituer aux parents. Les rôles sont différents.
C’est, du moins, l’avis de Balele Sylvie Keny. La présidente de l’Alliance sénégalaise de la petite enfance (Apen-Pe) qui a fait face à la presse ce vendredi, identifie cinq axes  pour instaurer un climat éducatif et préventif, c’est-à-dire une ‘’bientraitance’’ au quotidien.
Il s’agit d’observer, être à l’écoute, être proche, mais professionnel, accepter ce qui vient sans être normatif, ni interventionniste. « Cela ne signifie pas vouloir éviter toute souffrance à l’enfant par une éducation qui serait parfaite’’. Il s’agit d’éviter que cette souffrance se ‘’cristallise’’ en traumatisme qui empêche de vivre.
Le deuxième axe va  instaurer le partenariat avec les parents. Les professionnels sont plus souvent en difficulté avec les parents qu’avec les enfants. Avec les premiers, il s’agit de poser un cadre où chacun a sa place et peut remplir sa fonction, sans rivalité, ni dévalorisation.
Le troisième axe concerne les professionnels. Il s’agit de sortir de la solitude face aux difficultés. Ils ne peuvent aider que s’ils sont eux-mêmes aidés dans leurs difficultés. Cette aide peut venir de l’encadrement (réunions d’équipe, par exemple). Le soutien peut aussi venir d’autres professionnels de l’équipe (par exemple, un psychologue en crèche) ou de l’extérieur. Des groupes de supervision ou d’analyse de la pratique peuvent permettre aux professionnels de prendre du recul par rapport aux situations difficiles qu’ils vivent et d’adapter leurs réponses. 
 
Il y a aussi un quatrième axe, note Mme  Keny, qui va créer, développer et entretenir un cadre de travail préventif. « En crèche, il est important de délimiter des espaces selon l’âge des enfants, pour que les plus petits puissent dormir, tandis que les plus grands s’amusent. Ou encore, de disposer d’un espace pour recevoir les parents, d’une place de parking devant la crèche, pour que l’enfant ait le temps de se séparer, le matin, de son parent et, le soir, du personnel », dit-elle. 
Pour le cinquième et dernier axe, il s’agit de transformer l’image que les décideurs ont du travail avec la petite enfance. Il est souvent considéré comme un travail de «garderie» non qualifié, où il suffit aux femmes d’utiliser leurs compétences maternelles ‘’naturelles’’. Cette image dévalorisée est encore plus vraie pour le personnel le moins formé.