Gianni Infantino a été réélu jeudi à la tête de la Fifa, poste qu’il occupe depuis 2016. Un résultat sans surprise puisque l’Italo-Suisse de 52 ans n’avait pas de concurrent déclaré. Son nouveau mandat court jusqu’en 2027.
Pas de concurrent, pas de surprise. L’Italo-Suisse Gianni Infantino a été réélu jeudi 16 mars par acclamation jusqu’en 2027 à la présidence de la Fifa, qu’il occupe depuis 2016, lors du 73e Congrès de l’instance à Kigali.
Le dirigeant de 52 ans, déjà reconduit dans les mêmes conditions en 2019 par les délégués des 211 fédérations membres, pourrait se maintenir jusqu’en 2031 à la tête du football mondial, son premier bail de trois ans étant considéré comme incomplet.
L’horizon paraît dégagé pour le juriste, qui a encore clamé jeudi vouloir « rendre le football véritablement mondial », et se pose en rempart face à l’hégémonie sportive et économique du foot européen grâce aux programmes de développement de la Fifa, dopés par ses recettes croissantes.
Comme il y a quatre ans, il peut afficher un bilan financier solide, avec une hausse de 18 % des revenus et de 45 % des réserves sur le cycle 2019-22 par rapport au précédent, qui permet à la Fifa d’augmenter encore ses subventions aux confédérations et fédérations, soit la clé de son système redistributif comme de son système électoral.
Car l’organisation accorde les mêmes montants à Trinité-et-Tobago, Saint-Kitts-et-Nevis, aux Bermudes et à la Papouasie-Nouvelle-Guinée qu’au Brésil ou à l’Allemagne, chacune de ces fédérations disposant également d’une voix au Congrès.
Tout puissant malgré les polémiques
Pour peu que le président contente les 35 associations d’Amérique centrale, dont nombre d’îles des Caraïbes, ou les 54 fédérations africaines, il peut ainsi se permettre de froisser les puissantes nations européennes. Par exemple en envisageant une Coupe du monde biennale avant d’y renoncer, l’an dernier, ou en interdisant à une poignée de sélections d’arborer un brassard inclusif « One Love » lors du Mondial qatari, pour proclamer leur attachement aux droits LGBT.
Côté gouvernance, son dernier mandat a été marqué par une vaste réforme des transferts, par l’institution d’un congé maternité pour les joueuses professionnelles ainsi que par des règles de procédure disciplinaire plus protectrices pour les victimes de violences sexuelles.
D’ores et déjà, les principaux chantiers des prochaines années sont entérinés, à commencer par le passage de la Coupe du monde masculine de 32 à 48 équipes à partir de l’édition 2026 partagée entre États-Unis, Canada et Mexique, décidé en 2017 et dont le format a été fixé mardi.
En optant pour une phase de poules avec douze groupes de quatre équipes, le tournoi va bondir de 64 à 104 rencontres, un mastodonte taillé pour faire exploser les recettes de billetterie et allécher toujours plus de diffuseurs.
Par ailleurs, la Fifa a décidé le 16 décembre d’élargir son Mondial des clubs d’un format annuel à sept équipes à une compétition quadriennale à 32 équipes à partir de l’été 2025. Un projet que son patron tente de faire aboutir depuis des années pour concurrencer la lucrative Ligue des champions de l’UEFA.
Mais cette course à l’expansion pourrait bien réveiller les fractures du football : mercredi soir, le Forum mondial des ligues (WLF), regroupant une quarantaine de championnats, a dénoncé des décisions « sans consultation », qui alourdissent encore « un calendrier déjà surchargé, et ne tiennent aucun compte de l’impact sur la compétitivité des ligues domestiques et la santé des joueurs ».
Le WLF, comme son homologue European League regroupant les championnats européens, va « décider » des réponses « les plus appropriées », laissant planer la menace d’une riposte judiciaire
Avec AFP