Le double lauréat du trophée de Meilleur Joueur Africain (2001, 2002) et finaliste de la CAN 2002 avec les Lions, El Hadj Diouf, revient dans cet entretien avec CAFOnline.com sur ses souvenirs de la plus prestigieuse des compétitions de football sur le continent et ce qui attend les fans de football pour cette 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies 2021. Quels sont vos souvenirs de Coupe d’Afrique des nations ?
Mon premier souvenir, c’est en Egypte en 1986. D’ailleurs, cette édition est appelée par mes compatriotes Caire 86’. J’étais très jeune mais j’ai encore en mémoire comment cette compétition était vécue par les gens. Cette compétition captait toutes les attentions dans toutes les régions du pays, je me rappelle qu’on nous avait fait payer une petite contribution symbolique pour accompagner les Lions. Tout le monde se sentait concerné, c’était vraiment l’affaire de tout le monde, de grands moments de communion nationale. Tout le monde était impliqué, c’était vraiment beau. La popularité de cette Coupe d’Afrique des nations, s’expliquait aussi, je l’avais compris après, par le fait que le Sénégal était resté 17 ans sans en jouer. Qu’est ce qui a manqué aux Lions lors de la finale de la CAN en 2002 ? Je vais dire, l’expérience, il y avait le talent, l’envie et la détermination mais seule l’expérience avait manqué à notre génération au Mali. Nous jouons plutôt sur notre qualité sans calculer. Il aurait fallu une petite dose d’expérience pour gagner ces genres de rencontres.
Le Sénégal a eu des générations exceptionnelles de footballeurs mais le palmarès est encore vierge, quelles sont les explications ?
C’est dur vraiment. Quand on voit les générations, les talents qui se sont succédé en équipe nationale, c’est incroyable de n’avoir pas encore réussi à gagner ce trophée. Mais je suis convaincu quand le Sénégal gagnerait son premier trophée, il serait ensuite très difficile de le déloger de la première place. Maintenant, il est clair que pour arriver à vaincre le signe indien, il faut de la solidarité, nous avons besoin de tout le monde, personne ne doit être mise de côté. Souvent, on manque d’unité nationale autour de l’équipe nationale. D’ailleurs, actuellement, je suis surpris qu’au Sénégal, du manque d’engouement, les choses ne bougent pas, on ne sent pas que la sélection nationale va prendre part à la Coupe d’Afrique des nations, ce n’est le cas ni au Cameroun et dans les autres pays. Nous devons certainement changer notre mentalité de spectateurs et devenir de vrais supporters.
Qu’est ce qui fait la différence entre la génération 2002 et la présente ?
La différence entre les deux générations, c’est que la présente a eu la chance d’avoir joué ensemble pendant plusieurs années et avoir pris à plusieurs phases finales de Coupe d’Afrique des nations. Et ils ont jouent dans de très grands clubs et ils sont des leaders là-bas, et aussi, ils ont appris à gagner. A notre époque, ce n’était pas le cas, nous ne jouons pas tous dans de grands clubs. Cela m’amène à dire que cette génération a tout pour gagner la CAN maintenant ces joueurs ont besoin du soutien de tous les Sénégalais.
Quels sont les favoris de cette CAN ?
Le premier favori, c’est le Sénégal qui a été battu en finale par l’Algérie et aujourd’hui, on se doit de gagner de prendre notre revanche. Tout ce qu’on fera sans gagner le trophée, ce sera un échec. Et aussi, il faut savoir qu’il y aura de grandes équipes, ce sera une compétition très relevées peut-être la plus relevée de ces dernières années et dans un pays, on adore le football. Ce serait une grande fête du football.