Crise dans l’industrie de la farine : Les meuniers du Sénégal tirent la sonnette d’alarme et exigent…

L’industrie de la farine connaît des difficultés énormes si l’on en croit l’Association des Meuniers industriels du Sénégal (AMIS). En conférence de presse ce lundi 23 mai, ces industriels demandent à l’Etat d’éponger la dette issue de la subvention du prix de la farine. 
Le prix de la farine connaît une hausse depuis la COVID. Des fluctuations accentuées par la guerre en Ukraine. Zone assurant près de 30% de la production mondiale. Pour ne pas voir le prix du pain flamber, l’Etat du Sénégal avait pris, par arrêté, la décision d’homologuer le prix du sac de farine, le maintenant à 19200. Un prix « dépassé » selon le Président de l’AMIS, Claude Demba Diop. « Il faut avouer que ce prix n’est plus d’actualité. Ce qui se passe c’est que l’Etat a homologué le prix du sac de farine et s’est engagé subventionner le blé à l’importation ».
Le fait est que jusqu’à présent, le gouvernement peine à remplir sa part du marché. D’après les explications de Claude Demba Diop, « il était convenu, avant l’entrée du nouveau prix homologué à 19200, que la différence soit compensée par l’Etat jusqu’au 21 décembre 2021 marquant la publication du nouvel arrêté sur le prix de la farine ». 
Les meuniers font savoir qu’à ce jour, ils sont en attente du paiement d’une dette qui s’élève à plus de 04 milliards. Une somme qui a connu une hausse depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine pour atteindre les 14 milliards de nos francs avec l’engagement que l’Etat avait pris « de compenser dans la limite de 180.000 tonnes le surcoût supporté par les meuniers industriels à compter du 1er mars » renseigne le président de l’AMIS. 
Ce passif, si l’on y prend garde, risque de plomber l’industrie de la farine. D. Diop alerte qu’il  » y va du sauvetage de l’industrie meunière mais au-delà, de la filière toute entière ». Les meuniers réclament ainsi les remboursements des avances. Ce qui leur permettra d’assurer « un accès continu à la farine », d’éviter la baisse de production et de pénurie dans les prochaines semaines » et « la spéculation à laquelle les boulangers pourraient être confrontés ».