Crise alimentaire, création d’emplois : les engagements « forts » des Présidents africains

Crise alimentaire, création d’emplois : les engagements « forts » des Présidents africains

Dakar a servi, le temps d’une journée, de plateforme d’échange consacrée aux défis de l’Afrique. Réunis autour du Président de la République Macky Sall, par ailleurs Président en exercice de l’Union Africaine, de nombreux chefs d’Etats du continent ont élaboré la feuille de route du programme de l’Association internationale de développement (IDA-20). Ce projet concerne 39 pays africains (sur 74) avec un financement de 93 milliards de dollars US.

A huis clos pendant 2h, les Chefs d’Etat ont fait part de leurs ambitions concernant la gestion de cet appui financier et technique à travers une déclaration conjointe qu’ils ont nommée « Appel à l’action de Dakar ».

Accélérer la transformation économique

Les Etats bénéficiaires s’engagent, dans un premier temps, à accélérer la transformation économique de l’Afrique afin « d’atténuer les chocs futurs ». « A travers un leadership politique fort et des actions volontaristes, notamment dans les domaines de la bonne gouvernance, de la sécurité et de la paix ainsi que dans la préparation aux crises, nous prenons l’engagement de réussir le défi de la reprise post-COVID19 et de modifier nos trajectoires de développement. Nous réaffirmons que ces actions sont des prérequis indispensables au développement de nos économies », se sont-ils engagés.

Productivité agricole

L’Afrique est confrontée à une crise alimentaire et nutritionnelle majeure pour la troisième année consécutive accentuée, ces derniers mois, par le conflit russo-ukrainien. A cet effet, les Chefs d’Etat estiment devoir « renforcer en toute urgence » les mécanismes de réponse pour pallier cette situation. « Avec les ressources de l’IDA20, nous investirons dans les domaines prioritaires de développement pour surmonter les défis structurels – tels que la fragilité, le changement climatique et la dégradation de l’environnement. Nous prenons l’engagement d’améliorer la productivité agricole par l’innovation dans les chaînes de valeur alimentaire et de développer une agriculture adaptée au changement climatique afin de réduire notre dépendance à l’égard des importations de produits alimentaires », soulignent-ils.

Accès universel à l’électricité horizon 2030

Partant du constat que la croissance économique, la création d’emplois et les réponses au changement climatique dépendent toutes d’une transition énergétique « juste et équitable », les chefs d’Etat ont réaffirmé leur engagement à prendre des mesures pour assurer l’accès universel à une énergie abordable, « fiable, durable et moderne » pour tous d’ici à 2030.

Selon eux, cet objectif ne peut se faire sans un accompagnement financier conséquent : « Cela nécessite la fourniture de l’électricité à quatre-vingt-cinq (85) millions de personnes supplémentaires par an au cours des huit prochaines années, ce qui exigera une mobilisation sans précédent des investissements publics et privés ».?

“Nous nous engageons à combler l’écart de développement du capital humain”

« La protection, l’amélioration et l’augmentation de l’investissement dans notre capital humain sont fondamentales pour réaliser la transformation structurelle de nos économies. Nous nous engageons à combler l’écart de développement du capital humain », déclarent-ils.  Cette finalité devra au préalable impliquer des investissements « importants pour renforcer les filets sociaux, la sécurité alimentaire » ainsi que des dépenses « accrues » dans l’éducation, notamment en procédant à la création de Centres d’Excellence. Dans le domaine de la santé, des investissements substantiels sont prévus pour faire face aux chocs dont les pandémies, tout en améliorant la qualité des services rendus aux populations ainsi que les systèmes nationaux de collecte de données qui « permettront de suivre les progrès en matière de capital humain ».

Développement de l’économie numérique

Les Présidents s’engagent à conjuguer leurs efforts pour accélérer le développement de l’économie numérique et viser l’accès universel à la connectivité à haut débit d’ici 2030. « Pour ce faire, nous augmenterons les investissements dans la connexion à large bande, les infrastructures de données ainsi que les réformes qui renforcent la concurrence pour accroître l’accès, la qualité et l’accessibilité financière des services numériques. Nous prenons l’engagement fort d’utiliser les ressources de l’IDA20 pour atteindre ces objectifs, qui permettront de renforcer l’inclusion financière, d’augmenter le taux moyen de croissance annuelle du PIB par habitant de 1,5 pour cent et de réduire le taux de pauvreté de 0,7 pour cent par an », affirment-ils.