Deux mots clés caractérisent les vingt-quatre ans de régime de ceux qui se font appeler libéraux: légèreté, intolérance… Ces gouvernants, dont le libéralisme n’entre dans aucune nomenclature idéologique connue, sont en train de mettre en péril, l’essentiel des acquis qu’ils ont hérités au plan démocratique. Il faut le reconnaître, un énorme gâchis s’accomplit sous nos yeux.
Aucun compatriote digne ne les suivra dans leurs turpitudes. Dans leur pernicieuse entreprise d’« écorner » l’héritage démocratique de cette Nation, ils se sont entourés de cour inféodée aux privilèges d’une République aux abois et de petits valets, particulièrement tapageurs, désirant capter des grâces imméritées. Certains sont descendus trop bas en défendant l’indéfendable, une horde de pillards qui a fini par s’accommoder avec les déperditions. Comment peut-on dans un pays normal envisager une seconde du report de l’élection présidentielle, sans aucun argument solide. Des « suspicions de corruption » nous dit-on. Non, vous ne rêvez pas !
La recette est toute simple : tous les coups fourrés sont permis, l’essentiel est de savoir s’entourer d’éléments capables d’accomplir la sale besogne, avec une impassibilité presque inhumaine, et la complicité d’opportunistes appelés : journalistes, membres de la société civiles, politiques ou encore influenceurs.
Avec la validation du désistement de la candidature de Rose Wardini, dans sa décision 4/E/2024, le conseil constitutionnel valide et confirme le nécessaire tenu de l’élection présidentielle, à une date conforme au calendrier républicain. Le Conseil constitutionnel rappelle donc subtilement la base juridique de l’art 34, sur la poursuite de l’élection présidentielle avec les autres candidats en lice.
Et pourtant, les tenants du pouvoir pouvaient avoir mieux à faire, pour redorer leurs blasons, dont ils ne devraient pas tirer grande fierté, à moins que les délices du pouvoir ne les aient enivrés, au point d’en perdre toute lucidité. La Nation, qui en a fait des privilégiés, espère qu’ils accéderont à la lucidité, à la sagesse et surtout à la noblesse.
Pensent-ils au peuple sénégalais ? Sont-ils devenus insensibles aux conséquences néfastes pouvant découler de leur funeste projet anticonstitutionnel, aux antipodes des règles démocratiques ? Oui, inéluctablement, ils partiront un jour. Et on entonnera, ensemble, la sournoise ritournelle : « ils ont quand même travaillé ». Mon œil. Oui, au respect du calendrier républicain.
Khady Diop Fall
Citoyenne sénégalaise