Faudrait-il désespérer de nous ? Sommes-nous devenus si apathiques face à nos responsabilités, jusqu’à arriver à confondre l’accessoire et l’essentiel.
Ne nous laissons pas emporter par la désinvolture, l’irresponsabilité coupable. Comment des femmes et des hommes sensés se constituer en barricade, pour dénoncer l’arbitraire en arrivent à se donner en spectacle ? Messieurs, dames, la bataille rangée à laquelle nous avons tristement assisté, au terrain des Hlm Grand Yoff, sur appel du Front de résistance pour la démocratie, n’honore aucun d’entre nous.
Le temps où il fallait attendre tranquillement les élections pour sanctionner est révolu d’autant que ceux qui nous dirigent veulent vider de son sens la présidentielle qui se profile à l’horizon. Le viol flagrant du calendrier républicain est une raison suffisante, pour que les uns et les autres fassent bloc, autour de l’essentiel. L’essentiel, c’est le Sénégal.
Aucun leader politique ne peut gagner un combat, légitime qu’il soit, sans une prise de conscience collective des enjeux de l’heure. Et l’enjeu majeur, c’est notre destinée. A cet égard, le peuple doit constituer une force, afin d’aider à créer un espace et un temps d’opposition marquante qui tire sa légitimité, sur un engagement général.
Il est donc impératif de se mettre en rangs compacts, de s’ériger en barricades, pour lutter contre l’arbitraire. Il est temps de sauver notre République, notre réputation de démocratie majeure, en phase de s’écorner. On ne peut mener des combats légitimes, sans une adhésion populaire. Il faut oser, ensemble, engager la lutte de la survie, pour mettre fin à ce présent accablant. Personne ne le fera à la place des Sénégalais principales victimes de ce régime finissant.
Comment un peuple animé par la peur d’assister à des spectacles violents entre politiques censés prendre de la hauteur, viendra prendre part à des manifestations ? Arrêtons de nous tromper de combat. Cessons de jouer à nous faire peur.
Le problème est moins dans l’absence d’une conscience politique des Sénégalais mais d’une inconséquence dont font parfois montre les politiques, dans des rencontres majeures. Mettons fin ensemble au supplice. Que le couperet s’abatte, dans le strict respect des règles démocratiques, sur qui croyaient pouvoir éternellement se jouer de leur peuple.
Si l’élection présidentielle transcende ceux qui convoitent prétentieusement ou légitimement les suffrages, elle pourrait aussi sceller la réconciliation du peuple avec la clairvoyance et le discernement. En 2012, le peuple avait malheureusement cédé à une émotion violente, pour finalement donner le pouvoir à qui lui semblait le mieux placé. Un énorme impair. Devons-nous continuer à nous traîner les uns les autres comme un boulet ? Evidemment que non ! Autrement on donnerait à la postérité une image indigne de notre histoire et des hommes qui ont cru aux vertus du génie du peuple sénégalais. L’opposition est condamnée à cheminer ensemble. N’oublions pas que cette élection a de fortes chances de se jouer au second tour. L’opposition devra alors faire bloc autour du candidat opposant le mieux placé.
*Falilou Coundoul
Membre du cercle des Universitaires de Taxawu Senegal
Membre de la Coalition Khalifa Président *