« Je ne vois pas comment la justice pourrait laisser l’administration rejeter une candidature de la sorte », espérait un proche d’Ousmane Sonko quelques jours avant l’audience. « Il y a une jurisprudence Karim Wade et Khalifa Sall », ajoutait cet interlocuteur, en référence à ces deux responsables politiques qui, bien que condamnés, avaient pu récupérer leur formulaire de collecte des parrainages avant la présidentielle de 2019 – avant d’être finalement désavoués par le Conseil constitutionnel.
« N’importe qui peut déposer un dossier de candidature, même un enfant de 12 ans. Ce qui compte, ce sont les critères fixés par la loi. Le Conseil constitutionnel tranchera », affirmait un conseiller présidentiel à Jeune Afrique quelques semaines auparavant. La Cour suprême en a donc décidé autrement et a laissé à la DGE le pouvoir de décider de l’admissibilité du dossier de candidature d’Ousmane Sonko.
« La Cour suprême a statué sans même avoir la preuve de la radiation [d’Ousmane Sonko] », dénonce son avocat Mouhamadou Bamba Cissé, qui annonce vouloir « multiplier les procédures judiciaires » auprès des instances compétentes.
Une autre procédure en cours, déposée auprès du Tribunal de Ziguinchor, conteste sur le fond la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales. Le jugement est attendu dans quelques jours.