Les manifestations du vendredi ont laissé des traces à Mbour. Les rues portent les stigmates des violences. Un décor renversant s’offre le long de la route nationale jusqu’au croisement Kaolack. Des pierres, des pneus, des troncs d’arbre sont visibles sur les routes. La station Shell qui jouxte le rond-point du regretté Mamadou Diop a une fois de plus subi une lourde perte. Elle ne s’était pas encore relevée des saccages des dernières casses causées par les manifestations précédentes.
Le garage mécanique de la station a été pillé et saccagé. Tous les produits d’entretien des voitures ont été emportés. De l’argent volé. Les pompes pour la vente de gasoil gisent par terre. Les travailleurs se désolent de ces casses qui auront des conséquences sur le plan économique et sur leur source de revenus. Ils sont envoyés au chômage technique pour un long moment.
« Nous nous demandons même si nous allons reprendre notre travail. Le propriétaire se demande s’il ne va pas fermer définitivement la station. Nous sommes nombreux à gagner notre vie grâce à cette station, mais actuellement le patron est à bout de force. Ils ont tout emporté », pleure une employée.
Certaines personnes qui passent à côté expriment leur étonnement. « Waouh, fi ni laniou ko deff » ( C’est ce qu’ils ont fait ici), s’exclament certains. A Mbour 8 manifestants ont été interpellés parmi eux, le coordonnateur de l’ex-Pastef.