Alpha Oumaro Ba (Saes Ziguinchor): « Nous ne sommes pas du tout prêts à dispenser des cours en ligne »

Depuis maintenant plus de 6 mois, l’université Cheikh Anta Diop est fermée. Pour cause, les manifestations meurtrières ayant fait 16 morts et des dégâts matériels incommensurables, au mois de juin dernier. Une suspension des cours qui risque de porter un gros coup surtout que le Sénégal est dans une année électorale. Pire encore, les étudiants et maintenant les syndicats d’enseignants sont catégoriques sur leur refus de basculer vers l’enseignement en ligne.

Avec les travaux en cours à l’université, les cours en présentiel sont déjà bannis pour le moment. La reprise des enseignements en présentiel est devenue un combat pour les universitaires et les enseignants. Et, ces derniers maintiennent le combat pour la reprise des enseignements en présentiel. « Nous ne sommes pas du tout prêts à dispenser des cours en ligne« , annonce un membre de la coordination et du bureau national du Syndicat Autonome de l’enseignement Supérieur (Saes) section Ziguinchor, . Pour cause, précise Alpha Oumaro Ba « nos établissements ne sont pas préparés à cela. Il est clair que l’on ne peut pas fermer des universités pour des raisons non avouées« .

Pour les raisons de sécurité avancées par les autorités universitaires sur la fermeture de l’Ucad, M. Ba de dire que c’est tout à fait « fallacieux ». « On attend de l’Etat la sécurité des universités. Donc ça, c’est une prérogative de l’Etat. Et c’est à eux aussi d’assurer aux enseignants et aux étudiants de pouvoir travailler dans des conditions idoines« , précise-t-il.

En effet, au vu de toutes ces perturbations des cours, Alpha Oumaro Ba pense que l’Etat doit montrer sa volonté d’assurer la sécurité. Puisque quand il y a eu ces dégâts, aucune enquête sérieuse n’a été diligentée afin de situer les responsabilités. « Si l’Etat est véritablement sincère, il devait depuis lors engagé ses enquêtes là et élucider un peu cela« .

A moins de trois mois de l’élection présidentielle de février 2024, la grogne continue toujours dans les universités, notamment du coté des étudiants qui ne sont plus optimistes. Si la raison officielle invoquée est la nécessité de faire des travaux de rénovation et des aménagements sécuritaires, les étudiants jugent ce nouveau report de la rentrée inacceptable. L’attente est longue, et n’est pas prête de se terminer, même 5 mois après la fermeture de leur université suite à des manifestations après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. avec nos confréres senenews

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