Le ministre de la communication, Alioune Sall, a présidé, ce mardi, la cérémonie d’ouverture de la Journée de réflexion avec les acteurs des médias sur médias liberté de presse, les lanceurs d’alertes et la sécurité des journalistes. Dans son discours, il a abordé la question des entreprises de presse. « Je tiens à rappeler que le nouveau gouvernement et les partenaires des médias notamment les associations présentes ici ainsi que nos partenaires techniques des nations unies et de la société civile, mettront tout en œuvre pour garantir une plus grande transparence de la gouvernance du secteur des médias. Ce qui revient à publier la liste des médias officiellement reconnus par nos services, mais plus encore de connaitre les vrais propriétaires de ces entreprises de presse afin que nul n’en ignore et que les médias ne soient pas considérés comme des outils d’influence ou de lobbying », a déclaré le ministre.
S’agissant de la question des impôts, Alioune Sall a rappelé que les entreprises de presse demeurent des entreprises régies par les règlements en vigueur et doivent aussi se conformer aux lois en payant leurs impôts, surtout si ces contributions sont prélevées des revenus de leurs travailleurs. « Le premier responsable pour la garantie de conditions optimales de travail du professionnel des médias, demeure son employeur. L’Etat du Sénégal en ce qui le concerne ne ménagera aucun effort pour accompagner les entreprises sérieuses, qui font preuve d’une gouvernance financière saine dans leur développement », révèle-t-il. Avant de poursuivre : « c’est l’occasion pour moi d’aborder la question du Fond d’appui et de développement de la presse, dont je suis pleinement conscient des préoccupations de gouvernance soulignés par les acteurs des médias. Afin que ce fond ne se limite pas simplement à donner des appuis financiers mais qu’il devienne réellement un levier pour permettre d’impulser la montée en puissance économique du secteur des médias pour contribuer plus globalement au développement de notre nation ».
Auparavant, le ministre est revenu sur l’organisation de cette journée de réflexion. « La tenue donc de cette première journée arrive à point nommé car les acteurs des médias ont tenu leurs assises pour réfléchir au devenir et à l’encadrement de la profession. Parler d’encadrement, revient à évoquer le cadre juridique et réglementaire. Permettez-moi à cet effet de rappeler que le Sénégal est attaché sa tradition de respect de la liberté d’expression, et du débat contradictoire dans le respect des normes en vigueur », a-t-il dit. Par ailleurs, poursuit le ministre, aujourd’hui 18 années après l’avènement du CNRA et dans un contexte où les normes internationales auxquelles le Sénégal s’est toujours conformé visent la dépénalisation des délits de presse, il est crucial de se doter d’un nouvel organe de régulation qui prendra en compte les différentes spécificités du monde des médias et même des réseaux sociaux. « Cela implique également une révision de certaines dispositions du Code de la presse qui sont aujourd’hui caduques, dans une démarche inclusive, participative et consensuelle afin de lever certaines équivoques. Je veux dire ici que « dépénalisation » ne veut pas dire absence de sanctions en cas de fautes et ne voudrait pas dire que les professionnels des médias ne devront plus répondre de leurs actes face à la justice. Toutefois, il reviendra aux acteurs engagés dans le processus de réformes de définir avec les pouvoirs publics et le CORED à travers son Tribunal des pairs ; dont je salue le travail remarquable, la nature des sanctions à mettre en vigueur qui peuvent être d’ordre pécuniaires, administratives ou judiciaires. D’ici là je rappelle que la norme en vigueur demeure le Code de la presse de 2017 et je demande à l’ensemble des acteurs de la presse de s’y conformer », a conclu le ministre de la communication