La disparition est une onde de choc dans la ville de Kolda. Aliou Bodian âgé de 37 ans qui a perdu la vie, au cours des affrontements lors du passage de la caravane de la Liberté est un soutien. Ce jeune qui a perdu son papa a pignon sur rue dans une usine de la Sonacos. C’est au centre de récupération agricole ouvert par la Sonacos que Aliou Bodian gagne sa vie. Ici, il travaille comme ferrailleur. Ses jours de repos, il les met à profit pour se faire des sous dans les chantiers de construction. En vérité, Aliou Bodian n’a pas le droit se reposer surtout lorsqu’on a la lourde responsabilité d’assumer le rôle de père de famille. On comprend alors les flots de désolation et d’émotion dans le quartier, notamment chez les voisins qui ont témoigné le sens de responsabilité de cet orphelin de père.
Appelé affectueusement Line, ce ferrailleur avait en charge sa mère, son épouse, son enfant, ses sœurs et des frères. L’annonce de son décès est vécue comme un traumatisme par sa maman. Elle était inconsommable transmettant l’émotion dans le quartier, dans son voisinage. Au sein de sa famille, personne ne pouvait s’imaginer qu’il allait perdre la vie le 26 mai 2023. Il n’avait pas averti qu’il allait participer aux manifestations. » En sortant de la maison, Aliou Bodian a dit à sa maman qu’il sort pour réparer son vélo » selon le voisinage. Il sera blessé lors des échauffourées avant de succomber à l’Hôpital régional de Kolda où il a été admis le 26 mai.
Son corps est à la morgue de l’Hôpital régional, la section FRAPP de Kolda parle d’un martyre mort en défendant loyalement sa partie qu’est le Sénégal.
En attendant la date de son inhumation, la maison mortuaire située au quartier Usine-Coton ne désemplit pas. Line a vu le jour à Kolda en 1986.