Ouvert hier, le procès Ousmane Sonko-Adji Sarr a été renvoyé au 23 mai. Le président de la chambre criminelle, Hippolite Ndèye, a invoqué la loi pour expliquer ce report : avant de le prononcer, le magistrat a en effet déclaré que l’audience ne peut se tenir moins de trois jours après l’interrogatoire d’identité de Ndèye Khady Ndiaye, la co-accusée du président de Pastef.
Patronne de l’institut Sweet Beauty où Sonko aurait violé Adji Sarr, son ancienne employée, cette dernière est poursuivie pour incitation à la débauche et complicité de viol, notamment. Elle s’est présentée lundi, veille du procès, au greffe de la chambre criminelle pour assurer sa représentation et être interrogée par le juge chargé de l’affaire.
D’après Me Moussa Sarr, avocat de la mise en cause, Ndèye Khady Ndiaye n’aurait pas dû être interrogée 24 heures avant l’audience. «L’article 246 du Code de procédure pénale stipule qu’après interrogatoire de l’accusé, il faut au moins trois jours pour ouvrir le procès, rappelle-t-il dans les colonnes de Les Échos. Le président de la chambre criminelle lui-même a constaté ce manquement et a renvoyé.»
Me Sarr désigne le ministère public comme coupable de «ce manquement». «L’audition de Ndèye Khady la veille du procès est une erreur de la part du parquet. La citation que lui a envoyée le parquet l’a convoquée hier (lundi). Le procureur de la République, qui a enrôlé le dossier, a commis une erreur fatale.»
Malgré tout, Ndèye Khady Ndiaye, comme Adji Sarr, était présente à l’audience d’hier. Contrairement à Ousmane Sonko qui a brillé par son absence. Les parties sont appelées devant le tribunal le 23 mai. Les débats se dérouleront en audience spéciale.