Depuis une semaine, le Sénégal est, à nouveau, secoué par une sombre affaire de viol sur mineurs. Mais cette fois-ci, c’est un conférencier religieux reconnu qui est impliqué. Le conférencier Serigne Assane Mbacké est accusé d’être le cerveau d’un réseau pédocriminel dont les victimes étaient des jeunes garçons.
L’affaire fait, bien évidemment, les choux gras de la presse en concentrant toute l’attention sur l’homme religieux. Les victimes, quant à elles, tombent dans le gouffre sans fond de l’oubli. Pour tenter d’avoir de plus amples informations sur ce qu’elles peuvent ressentir après avoir subi de tels actes, Telesenegal a contacté la psychologue clinicienne, Aminata Libain Mbengue.
La spécialiste assure d’entrée que les conséquences des violences sexuelles sont les mêmes chez les filles que chez les garçons en précisant que ces derniers développeront un déni de reconnaissance de la gravité de ces violences sexuelles.
« Les violences sexuelles sont celles qui ont le plus d’impact sur la santé mentale et physique, déclare A. L. Mbengue, les victimes vont développer un état de stress post traumatiques entraînant une très nette baisse de la qualité de vie. De nombreuses recherches montrent que les conséquences psychotraumatiques des viols sont les mêmes que les tortures et que subir des violences en étant enfant entraîne aussi des atteintes au niveau du cerveau ».
“La majorité des violeurs ont été victimes de viols durant leur enfance”
Une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) révèle que l’un des effets néfastes du viol chez les mineurs de sexe masculin est de créer un cercle vicieux. « La majorité des violeurs ont été victimes de viols durant leur enfance. Donc le risque que l’on fait courir à toute la société quand on ne prend pas en charge comme il faut la souffrance de ces enfants, c’est que les violences ne s’arrêtent jamais et fassent d’autres victimes », lance la psychologue.
Elle estime, également, urgent la mise en place de centres de prise en charge pour les survivants/tes de violences sexuelles : « C’est une nécessité absolue car ces violences sont systémiques, elles sont répandues dans tous les milieux ».