À la différence de certaines jeunes qui ne voient pas dans la polygamie une pratique discriminatoire qui s’opposent farouchement à l’interdiction de la polygamie, Adja Marie Sylla âgée de 42 ans et mère de quatre enfants, estime que la polygamie est une violence faite aux femmes. La quadragénaire au visage émacié, est sonnée depuis le jour où son amour de jeunesse lui a trouvé une coépouse sans même l’aviser. Abasourdie, elle a perdu sa confiance en elle et en son mari et a demandé le divorce. Elle raconte sa mauvaise expérience dans une polygame.
« Je suis très contente d’entendre que l’ONU est opposée à la polygamie. Je ne supporte pas cette pratique. D’ailleurs, j ‘ai divorcé à cause de ça. Il y a de cela trois mois, mon mari a pris une seconde épouse sans même me tenir au courant. Je l’ai su à 08 mois après leur mariage par l’intermédiaire d’une autre personne. Pire encore, il est devenu une autre personne. Je ne sentais pas sa présence à mes côtés. Il m’a abandonné avec mes quatre enfants et a pris un appartement avec sa deuxième femme. Ça m’a beaucoup choqué. Je ne pouvais pas supporter cela et j’ai demandé le divorce. Il a été injuste envers nous.
Et pourtant, je me suis mariée avec lui alors qu’il était étudiant sans emploi. Il y avait beaucoup d’hommes riches qui me courtisaient avant lui, mais j’ai préféré aller avec lui parce que je l’aimais énormément. J’ai été patiente avec lui jusqu’à sa réussite et aujourd’hui, c’est de cette manière qu’il m’a rendu la monnaie. Je vis avec mes 04 filles actuellement. Elles grandiront sans leur père malheureusement. La polygamie est une violence, voire même une discrimination totale envers les femmes comme l’ONU l’a si bien constaté. Elle n’a pas sa raison d’être, car elle est la principale source de souffrance des femmes et des conflits familiaux. Je suis d’accord avec la Commission Onusienne pour l’interdiction de cette pratique”.