Accident mortel au marché central de Sedhiou : Les révélations pathétiques de la famille de la victime

Marsassoum pleure encore son fils, Boubacar Diedhiou mort dans l’accident survenu au marché central de Sedhiou le 31 juillet dernier. Une immersion au sein de la famille a permis de recueillir des témoignages pitoyables à vous couper le souffle.

Fatou Diedhiou, sa grande sœur de deux ans, a du mal à rappeler le rôle prépondérant que jouait le défunt jeune Boubacar Diedhiou. « Je suis de 1980, lui, vient juste après moi. Né en1982, il a pris très tôt ses responsabilités après la disparition prématurée de nos deux parents », informe notre interlocutrice.
Fatou Diedhiou rapporte, en essuyant en tout temps ses larmes, que le jeune Boubacar est depuis lors le père de famille surtout après mon mariage. Il est resté seul avec son jeune frère qui, aujourd’hui sans emploi, n’a que ses yeux pour pleurer son grand frère camionneur.
« Lorsque j’ai appris que son camion a dérapé et s’est engouffré dans les cantines du marché central de Sedhiou, que pendant deux heures les sapeurs-pompiers ne réussissaient pas à le sortir, j’ai compris que c’était fini. Alors j’ai failli sur le champ me supprimer. Les huit bouts de bois de Dieu qu’il a laissés derrière lui me sont vite venus à l’esprit. Qui va nourrir, soigner et poursuivre la scolarité de ses enfants d’autant plus que personne ne travaille dans la famille ? », s’est-elle interrogée en nettoyant de nouveau ses larmes avec son foulard de tête. 
En effet, la famille du défunt Boubacar Diedhiou est composée de 2 hommes et de 4 femmes dont les trois sont aujourd’hui mariées et vivent dans leur foyer. Leur cadette est une bachelière de 2020 aujourd’hui sans activité génératrice de revenus. 

Après le décès accidentel de Boubacar Diedhiou, il ne reste que son jeune frère, condamné sans moyen à jouer au  »gorgorlou » quotidien.
Ma Bintou Badji est la malheureuse épouse de Boubacar Diedhiou. Pour lui tirer un mot sur la situation pénible qu’elle vit aujourd’hui n’est pas aisé. Dès qu’elle relève la tête pour s’exprimer, une vive émotion l’étouffe et elle éclate en sanglots. Ses deux derniers enfants viennent s’agripper à son cou et lui demandent pourquoi elle pleure. Huit enfants à qui il faut donner du pain au quotidien, inscrire à l’école, payer les fournitures, habiller et soigner cela fait réfléchir si l’on ne compte sur rien et sur personne.
Malheureusement, jusque-là, personne n’est venu en aide à la famille à en croire sa sœur. « Ni le maire ni le patron de l’entreprise pour laquelle travaillait Boubacar, ni une bonne volonté n’est venu s’enquérir de notre insupportable situation familiale », a-t-elle expliqué.
Leur beau-frère, Djiby Ndiaye a abondé dans le même sens, soulignant qu’avec la cherté de la vie, si les autorités ne viennent pas en aide à cette famille, l’avenir des enfants est compromis. Et de lancer un appel émouvant aux bonnes volontés aux associations de femmes aux défenseurs des droits humains et des enfants d’avoir un peu de compassion pour cette famille lacérée par les ficelles de la pauvreté. Une telle situation, poursuit-il, pourrait pousser les six filles et deux garçons à taquiner même le diable pour sortir de l’ornière.
Pour rappel, c’est le 31 juillet dernier qu’un  camion de marchandises a dérapé aux environs de 7 h dans le marché central du côté sud. Une défaillance technique liée à la non-tenue des freins était à l’origine de la perte de contrôle de la direction du camion qui a foncé directement sur les cantines situées aux abords de la voie publique.
Le chauffeur, coincé dans les décombres pendant des heures, n’a pas survécu à ses blessures malgré les immenses efforts fournis par des sapeurs-pompiers de la 43e compagnie d’incendie et de secours.

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