En exil depuis plus de deux ans, Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), critique vivement les dérives de la transition en Guinée. Dans une interview avec la Voix de l’Amérique, il a exprimé ses préoccupations concernant les intentions de la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya, qu’il accuse de vouloir s’accaparer le pouvoir.
Cellou Dalein Diallo a expliqué l’origine de son désaccord avec le général Mamadi Doumbouya, malgré son soutien initial au coup d’État qui a renversé Alpha Condé. Il a déclaré qu’il se sentait soulagé et rassuré par le discours de la junte lors de sa prise de pouvoir et qu’il avait initialement soutenu le coup d’État. Diallo considérait que la modification de la Constitution par Alpha Condé en fin de mandat était un coup d’État déguisé, et voyait dans le renversement du pouvoir un moyen de restaurer l’ordre constitutionnel en Guinée. Il avait alors appelé la communauté internationale, y compris les Nations Unies, l’Union Européenne, et les États africains, à soutenir les militaires pour organiser des élections inclusives, libres, et transparentes.
Cependant, l’ancien Premier ministre a vite remarqué des signes préoccupants de la part du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Le premier désaccord majeur est survenu concernant la durée de la transition. Diallo, ainsi que d’autres partis politiques comme le RPG Arc-en-ciel et l’UFR, pensaient que la transition ne devait pas durer plus de 15 à 16 mois. Selon lui, la demande de 39 mois par la junte a été jugée excessive.
La situation s’est détériorée lorsque le CNRD a proposé un calendrier de 24 mois pour la transition, qu’ils ont tenté de faire accepter par la CEDEAO. Selon Diallo, ce calendrier était irréaliste, car les dix étapes prévues avant les élections ne pouvaient pas être réalisées dans ce délai. Il a affirmé que cette proposition semblait être une manœuvre pour éviter de respecter l’échéance de décembre 2024. »révélés par nos confrères seneweb »