Bamba Ndiaye SA hérite du marché de réfection du Building administratif Mamadou Dia. Il s’agit de l’entreprise qui avait réhabilité le bâtiment avant l’incendie qui avait ravagé le 10e étage le 26 août dernier. Trois raisons expliquent ce choix du gouvernement validé par la Direction centrale des marchés publics.
Le Building administratif Mamadou Dia, atteint le 26 août dernier par un incendie, devrait faire peau neuve d’ici à la fin 2022. Peut-être même avant juin prochain. «C’est un impératif», a acquiescé le secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, tout en se gardant de donner une date précise. «L’intérêt du gouvernement sénégalais aujourd’hui c’est que les travaux se fassent rapidement et dans les meilleures conditions de fiabilité», a-t-il fait savoir, ce mercredi 23 février, sur les ondes de la RFM.
La réhabilitation de l’immeuble est confiée à Bamba Ndiaye SA. Il s’agit de l’entreprise qui avait réfectionné le bâtiment avant l’incendie. Sa désignation a été approuvée, selon Abdou Latif Coulibaly, par la Direction centrale des marchés publics (DCMP).Le gouvernement a fait ce choix pour des raisons techniques et juridiques. Et, après que trois enquêtes ont révélé que le feu qui a consumé le 10e étage du Building n’est pas la conséquence d’une défaillance de Bamba Ndiaye SA.
Il y a d’abord eu l’enquête judiciaire. Menée par la gendarmerie, celle-ci devait dire s’il s’agissait d’un acte criminel ou d’un accident. Les enquêteurs ont pointé la deuxième possibilité. Ensuite le Bureau Veritas, un cabinet international indépendant, a mené une étude technique. L’objectif était, d’aprèsAbdou Latif Coulibaly, «d’évaluer les dégâts sur les infrastructures concernées». Enfin, un expert venu de la France et ayant pris part, d’après le secrétaire général du gouvernement, à l’évaluation de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, viendra par la suite vérifier les conditions dans lesquelles l’incendie s’est déroulé. Déceler d’éventuels facteurs aggravants ou atténuants.`
Ces experts ont déposé leurs rapports vers décembre. Et Abdou Latif Coulibaly a laissé entendre que leurs conclusions «disculpent» l’entreprise Bamba Ndiaye SA.
Raisons «techniques et juridiques»
L’ampleur des dégâts mesurés et le coût réel des travaux fixé, dans le cadre d’une quatrième étude, il fallait alors désigner une entreprise pour les exécuter. Pour des raisons «techniques et juridiques», le gouvernement a choisi Bamba Ndiaye SA. A en croire le secrétaire général du gouvernement, c’est la meilleure option. Un autre entrepreneur, a-t-il prédit, aurait besoin d’un temps pour comprendre les installations du Building avant d’entamer les travaux.
Par ailleurs, Bamba Ndiaye SA est lié à l’Etat du Sénégal par un engagement décennal. L’ancien journaliste renseigne que celui-ci l’oblige à «reprendre tous travaux qui seraient liés à des défauts originels dans la réalisation de l’ouvrage et à des vices cachés».
Dans ces conditions, a plaidé Abdou Latif Coulibaly, «il est plus commode de reprendre le même entrepreneur qu’un autre vienne se greffer avec un autre engagement et qu’on ait, demain, à faire la part entre (ses manquements éventuels et) les défauts de Bamba Ndiaye SA».
Mais pour pouvoir conclure le marché, il fallait obtenirau préalable l’autorisation de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). Dans ce sens le gouvernement avait saisi l’ARMP, qui l’avait orienté vers la DCMP. Le 18 février, soit près de deux mois après sa saisine,la DCMP a adresséune réponse définitive autorisant le marché et sa conclusion avec Bamba Ndiaye SA.