Les États-Unis écrasés par une vague de chaleur « oppressante »

De la Floride à la Californie en passant par le Texas, une grande partie du Sud des États-Unis se retrouve encore dimanche 16 juillet sous le coup d’une vague de chaleur qualifiée d’« oppressante » par les services météo, qui prédisent plusieurs records de températures.

« Une vague de chaleur oppressante et répandue sera encore présente aujourd’hui à travers une grande partie de l’Ouest jusqu’aux États les plus au Sud« , prévient le Service météo national (NWS) dans un bulletin dimanche matin 16 juillet.

À Phoenix, métropole de l’Arizona dans le Sud-Ouest des États-Unis, près de 48°C ont ainsi été mesurés samedi soir 15 juillet, pour le 16e jour consécutif de maximales au-delà de 43°C. Et dans la célèbre Vallée de la Mort, les températures ont grimpé jusqu’à 51°C, tandis que 53°C sont attendus dimanche 16 juillet.

Eliana Luna, une touriste visitant le fameux désert, a raconté à la chaîne MSNBC dimanche 16 juillet que la chaleur donnait « une sensation de brûlure » sur son corps. « Vous pouvez la ressentir qui suinte tout le long du dos », a-t-elle expliqué.

Plusieurs zones de l’Arizona mais aussi de la Californie, de l’Utah et du Nevada se retrouvent en niveau d’alerte « magenta« , un « niveau de chaleur extrême rare et/ou de longue durée » qui représente le niveau d’alerte le plus élevé du NWS.

Une baisse des températures n’est pas à l’ordre du jour immédiatement pour les plus de 80 millions de personnes sous le coup d’une alerte aux hautes températures dimanche 16 juillet, car le dôme de chaleur devrait rester stationné au-dessus de ces régions pour les prochains jours, a prédit le NWS.

En Floride, la ville de Miami a émis sa première alerte de « chaleur excessive » de son histoire. « Préparez-vous à des chaleurs accablantes », a averti la municipalité sur Twitter.

Record en altitude

Dans le centre et le sud de la Californie, le thermomètre a oscillé entre 41°C et 45°C, selon le NWS.

Le village d’Idyllwild, à 1.650 m d’altitude dans les montagnes San Jacinto du sud de l’État, a battu samedi 15 juillet son record de plus d’1,5°C, à 37,8°C contre 36,1°C auparavant.

Les pompiers californiens luttent depuis vendredi contre plusieurs incendies très violents dans le sud de l’État, dont l’incendie « Rabbit » situé à une centaine de kilomètres de Los Angeles et qui a déjà embrasé plus de 3.000 ha, selon le service des incendies de Californie.

Ces derniers avertissent en outre que l’incendie n’est contenu actuellement qu’à « 10% », laissant craindre une aggravation des conditions. D’autres régions des États-Unis sont de leur côté à risque d’importantes intempéries. Le NWS s’attend ainsi à des « orages forts à violents et des pluies abondantes » dans une partie du Nord-Est des États-Unis, avec un risque d’inondations.

En Pennsylvanie, une inondation-éclair a fait quatre morts samedi 15 juillet dans un comté au nord de Philadelphie, et trois autres personnes y sont toujours portées disparues dimanche 16 juillet, ont annoncé les autorités.

Dans son bulletin dimanche 16 juillet, le NWS prévient qu' »en plus des menaces d’inondations et de la chaleur suffocante, des alertes à la qualité de l’air sont en place pour une grande partie de la région des Grands Lacs, du Midwest et des Hautes plaines du nord ».

« Cela est dû à la concentration épaisse et persistante de fumée venant des feux de forêt canadiens au-dessus de ces régions » du nord des États-Unis, précise le NWS.

Plus de millions d’hectares brûlés

Car au Canada, le nombre d’incendies ne cesse d’augmenter notamment dans l’Ouest du pays, où en quelques jours plusieurs centaines de départs de feux ont été recensés, déclenchés majoritairement par des orages.

« On se retrouve cette année avec des chiffres qui sont pires que nos scénarios les plus pessimistes« , explique Yan Boulanger, chercheur pour le ministère canadien des Ressources naturelles.

Plus de 10 millions d’hectares sont déjà partis en fumée sur l’ensemble du pays – soit plus que la superficie entière du Portugal, et plus de 11 fois la moyenne sur un an de la dernière décennie. Le record annuel absolu – établi à 7,3 millions d’hectares en 1989 – a déjà été largement dépassé.

Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, selon des experts.

L’Agence américaine de protection de l’environnement indique notamment que « les vagues de chaleur se produisent de manière plus fréquente qu’auparavant dans les grandes villes à travers les États-Unis ».

« Leur fréquence a augmenté de manière continue, d’une moyenne de deux vagues de chaleur par an durant les années 1960 à six par an au cours des décennies 2010 et 2020« , précise-t-elle.

AFP/VNA/CVN

Laisser un commentaire