« Le premier responsable de la violence politique et électorale, c’est l’Etat », a déclaré sans ambage Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Almine, président du Cadre unitaire de l’islam au Sénégal, initiateur de la très polémique charte de non-violence.
Selon le leader du Cudis qui préside le panel de haut niveau sur les violences politiques, organisé par Seneweb dans le cadre de la célébration de son 20e anniversaire, si l’Etat est le premier responsable, c’est « parce qu’il a le monopole de la violence légitime ». Cependant, précise-t-il, « il faut identifier jusqu’où s’arrête cette violence légitime »
Exposant sur les violences politiques, il a identifié les principaux instigateurs notamment les partis politiques qui, selon lui, « sont a l’origine de quasiment toutes les violences ». Celles-ci naissent souvent dans le discours et sont inhérentes aux élections qui, au lieu d’être des moments de respiration démocratique, se transforment en de véritables moments d’asphyxie démocratique.
Le malheur d’après Cheikh Ahmed tidiane Al Amine du Cudis, c’est que personne n’est à l’abri de ces violences qui prennent leurs sources dans le champ politique pour enfin étendre ses tentacules. Ainsi, les victimes sont souvent citoyens lambda, la presse avec le saccage de certains médias, les forces de sécurité comme ce fut le cas en 1996 avec le meurtre de 6 policiers, l’Etat avec la destruction d’établissements étatiques, mais aussi la justice comme ce fut le cas en 1993 avec l’assassinat du juge constitutionnel, Me Babacar Sèye.