Le Lieutenant-Colonel Mamady Doumbouya sorti de l’EAI de Thiès

Les événements en Guinée-Conakry viennent de mettre en lumière un officier supérieur de l’Armée. Son nom Mamady Doumbouya. Lieutenant-colonel de son état appartenant à l’ethnie malinké de la région de Kankan, il est à la tête du Groupement des Forces spéciales qui est à l’origine du coup d’État en cours en Guinée, ce dimanche 5 septembre. Ils affirment avoir capturé le président Alpha Condé et dissoudre les institutions.

“Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous, de dissoudre la Constitution”, déclare-t-il dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux.

Après avoir énuméré les différents facteurs qui ont poussé ces militaires à s’emparer du pouvoir, le Colonel Doumbouya affirme, toujours dans la vidéo que les putschistes ont aussi décidé  » de dissoudre les institutions ; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes.”

Mais, comme l’a souligné le chroniqueur politique sénégalais, Barka Ba, ce qui fait la particularité de l’auteur du putsch qui vient de renverser le président Alpha Condé, c’est le fait qu’il n’est pas inconnu de l’armée sénégalaise. « Ancien caporal-chef de la légion étrangère promu lieutenant-colonel de l’armée guinéenne, Mamady Doumbouya avait été repéré et envoyé par le président Alpha Condé au Sénégal en 2012-2013 pour y subir le Cours de formation des futurs commandants d’unité (CFCU) à l’Ecole d’Application de l’infanterie à Thiès », souligne notre confrère.

Et Barka Ba de poursuivre : « A l’époque lieutenant, son principal instructeur était le capitaine Alassane Hann, un des plus grands baroudeurs de l’armée sénégalaise qui avait réussi des exploits peu communs en Guinée Bissau lors de l’« Opération Gabou ».

Cet officier supérieur, aujourd’hui sous les feux des projecteurs est à la tête des Bérets rouges, les Forces spéciales (ou GPS), une unité de l’armée guinéenne, aussi bien entraînée qu’équipée. D’ailleurs, notent plusieurs sources, Mamady Doumbouya qui en a pris la tête en 2018, après avoir été rappelé en Guinée a été légionnaire français jusqu’à cette date. Il est également un officier breveté de l’Ecole de guerre, possédant plus de quinze années d’expérience militaire, notamment lors de missions opérationnelles (Afghanistan, Côte d’Ivoire, Djibouti,
République Centrafricaine) et de protection rapprochée (Israël, Chypre, Royaume-Uni, Guinée).

A en croire le directeur de l’information et des relations publiques de l’armée guinéenne cité par nos sources, Alpha CONDÉ l’a fait quitter l’armée française pour l’armée guinéenne pour le mettre à la tête du Groupement des Forces Spéciales, spécialement créé en 2018. « Une vraie armée dans l’armée ».
Mamady DOUMBOUYA avait pour mission de lutter contre le terrorisme. À un moment donné, précise la même source, « cet homme qui se voyait menacer et écarté (il a été muté à Forecariat, ville frontière de la Sierra Leone), décide donc de se retourner contre « son patron ».
C’est ainsi qu’au cours de l’année 2021, explique notre source, « il tente de rendre le Groupement des forces spéciales moins dépendant du ministère de la Défense nationale ». Ce qui, à son avis, « suscite la méfiance du pouvoir guinéen. En mai 2021, des rumeurs font même état de son arrestation ».
A-t-il pris sa revanche sur le président de la République guinéenne, Alpha Condé, les prochains jours nous édifierons.