Encore des pertes en vies humaines dans un accident de la route. Le drame s’est produit, ce lundi vers 5 heures à Sakal dans la région de Louga. Le bilan provisoire se chiffre à 22 morts et des blessés graves et légers. Cette collision entre un car Ndiaga Ndiaye et un camion qui survient juste une semaine après l’accident tragique de Sikilo à Kaffrine causant plus de 40 personnes décédées fait peur. Le gouvernement a adopté des «mesures fortes» pour lutter contre l’insécurité routière. Toutefois, les routes de la mort semblent vouloir dicter leur loi. De leur côté, le Mouvement national des cadres patriotes (MONCAP) a, déposé sur la table, des recommandations pour freiner le mal. Ceci, non sans inviter l’Etat à plus de rigueur, une fois que lesdites recommandations seront appliquées. Voici in extenso l’intégralité du communiqué signé par le commissariat en charge des infrastructures et des transports dudit mouvement.
Le Mouvement National des Cadres Patriotes-MONCAP est profondément attristé par l’accident tragique de Sikolo (Département de Kaffrine) et tient à exprimer, au nom de tous les patriotes, ses plus sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes face à cette épreuve.
Pastef Les Patriotes, par la voix du MONCAP déplore avec beaucoup de regret et d’amertume la souffrance des populations et tient, dans ces moments de douleur et de désespoir, à manifester toute sa solidarité et sa compassion aux victimes de ces accidents.
Le MONCAP, à l’instar de tous les Sénégalais, constatent avec désolation la récurrence des accidents mortels sur les axes routiers du Sénégal sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise par le Gouvernement. Encore une fois, l’incompétence et l’irresponsabilité du régime de Macky SALL font payer un lourd tribut aux citoyens.Selon les sources officielles datant de 2020, il est enregistré chaque année au Sénégal plus de 4 000 accidents de la circulation qui occasionnent plus de 600 morts.
L’insécurité routière coûte au moins 163 milliards de FCFA par an.
Une analyse de la sinistralité a révélé des causes structurelles et des causes conjoncturelles, tout comme des causes directes et indirectes, lesquelles se traduisent à travers les trois facteurs ci-après :
1) Des Infrastructures non adaptées au type et au volume du trafic routier ;
2) Une obsolescence inouïe des véhicules corrélée à un manque d’entretien injustifiable ;
3) Un déficit de formation des conducteurs, une absence de culture de la sécurité routière et de partage de la route.
Par ailleurs, le MONCAP prend acte des nièmes mesures prises par le Gouvernement à l’issue du conseil interministériel consacré à la sécurité routière et reste attentif à la suite qui leur sera réservée. Ce régime nous a malheureusement habitués à de telles réactions, mais la mise en œuvre a toujours cruellement fait défaut. En effet après l’accident catastrophique du 27 janvier 2017 à Malem Hodar et tout récemment en septembre dernier lors du Magal de Touba avec 28 morts, les mêmes mesures ont été déjà prises à l’issue d’un conseil interministériel. Quid du suivi de ces mesures ?
Les Sénégalais ne peuvent plus accepter ce laxisme grandissant au coût socio-économique insupportable. Pour contribuer à y remédier, le MONCAP formule ces recommandations suivantes aux autorités compétentes :
1) Mettre en place un programme décennal de sécurité routière ;
2) Repenser la formation des conducteurs avec une refonte du système de délivrance des permis et par ricochet, réviser la réglementation relative aux écoles de conduite avec l’exigence d’avoir des moniteurs hautement qualifiés ;
3) Etablir un système de limiteur de vitesse pour les conducteurs de véhicules lourds (camions et autobus) ;
4) Exiger pour les véhicules affrétés aux transports de voyageurs et de marchandises une visite technique tous les six (06) mois ;
5) Adopter d’une politique de planification des heures de conduite et de repos des conducteurs de véhicules lourds ;
6) Aménager des aires de repos sur les tronçons routiers et autoroutiers ;
7) Adopter un code de la sécurité routière, en lieu et place d’un code de la route, comportant des dispositions adaptées à nos réalités nationales (environnementales, réglementaires et sociales) ;
8)Intégrer dans le code criminel, des infractions reliées à la conduite d’un véhicule (alcool au volant, drogue ou médicaments, délits de fuite) ;
9) Mettre en œuvre une réforme inclusive des transports routiers (transporteurs, syndicats, autorités étatiques et usagers) ;
10) Veiller rigoureusement à l’application des sanctions légalement prévues en cas de violation de la règlementation ;
11) Accélérer le renouvellement du parc automobile national avec des mesures d’accompagnement (financières, règlementaires et administratives) accordées aux transporteurs pour éliminer la flotte vétuste ;
12) Créer dans chaque Chef-lieu de région un centre régional de vérification mécanique des véhicules (visite technique) ;
13) Concevoir des infrastructures répondant aux normes de sécurité en vigueur ;
14) Mettre en place un système de 2X2 voies pour les routes nationales ;
15) Mettre en place un contrôle de la faculté de conduite au départ des gares routières ;
16) Concevoir un système de contrôle des vitesses à distance à centraliser, si nécessaire, dans les serveurs de la gendarmerie.
Ces mesures seront vaines si l’Etat ne met pas en place une politique rigoureuse, impartiale et très sévère de lutte contre la corruption dans le secteur du transport routier, depuis la visite technique à la répression des infractions au code de la sécurité routière, en passant par les auto-écoles et la délivrance des permis de conduite.
COMMISSARIAT EN CHARGE DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS
Mouvement National des Cadres Patriotes (MONCAP) / PASTEF