Baisse du loyer à la fin du mois : Le gouvernement face à l’intransigeance des bailleurs
La baisse du loyer décrétée en 2014 avait provoqué un effet boomerang. Au lieu de réduire le coût de la location, la mesure a entraîné, sur le long terme, une augmentation généralisée. Plus grave, les agences et les courtiers font passer les cautions de deux mois à 4 mois. Alors que les bailleurs prétextent une rénovation pour déloger les locataires afin d’opérer une augmentation de la location. L’effet contraire s’est produit. Huit ans plus tard, le Président de la République, Macky Sall et le Ministre du Commerce, Abdou Karim Fofana ont annoncé une nouvelle réduction de la location du loyer.
Auparavant, en avril 2022, dans le cadre de Jokko Ak Macky avec les jeunes de la Médina et de Dakar-Plateau, le sujet a été abordé. Au cours de cette séance d’échanges, les autorités avaient reconnu qu’elles n’avaient pas de marge de manœuvre pour infléchir sur les prix de location des chambres et des appartements. Elles avaient mis sur la table, l’accélération de la construction des logements sociaux.
Ce 6 novembre 2022, la flambée du loyer a été au cœur de la rencontre portant cherté du loyer. Parmi les 11 mesures prises, lors de cette rencontre, on y retrouve, la nouvelle grille de réduction du coût du loyer. C’est ainsi qu’une baisse de 5% est annoncée pour les loyers de plus de 500.000 francs CFA, une réduction de 10% est appliquée pour les loyers oscillant entre 300.000 francs CFA à 500.000 francs CFA et un rabais de 20% est prévu par les mensualités inférieures à 300.000 Francs CFA.
Le sujet fait l’objet de débat. Peu de personnes se gardent de s’enflammer. Est-ce que cette fois-ci sera la bonne ? Comment suivre l’application de ces baisses ? Ce sont autant d’interrogations que se posent des chefs de ménage qui ploient sous le poids du loyer.
Ces appréhensions sont fondées car les bailleurs ont toujours eu des astuces pour se soustraire aux mesures de portée sociale. Déjà, les propriétaires des maisons convoquent le renchérissement du coût du matériel de construction et la flambée d’autres intrants à cause de la guerre en Ukraine. En gros, pour eux, le contexte n’est pas favorable pour une baisse.
La question qui s’impose davantage est de savoir comment l’Etat procédera-t-il pour faire respecter la baisse du loyer. Il faut des moyens et des ressources humaines pour assurer le suivi et le contrôle. Sinon, l’histoire va se répéter au grand dam des locataires.