Le Sénégalais Omar Blondin Diop est né à Niamey (Niger), le 18 septembre 1946.
Brillant élève, il est admis, après des études au lycée Louis-le-Grand, à l’École normale supérieure de Saint-Cloud (depuis ENS Lyon).
Etudiant en philosophie, il se lie à Daniel Cohn-Bendit et à Alain Krivine et prend une part active aux mouvements gauchistes des années soixante et à la révolte estudiantine de 1968.
L’engagement de Diop lui vaut, en 1969, d’être exclu de l’ENS de Saint-Cloud et expulsé de France en même temps que Cohn-Bendit.
À Dakar, il poursuit ses activités révolutionnaires, soutenu par ses frères cadets, tous ardents militants anticolonialistes et, ils critiquent ouvertement la politique pro-française de Senghor.
Pour protester contre la politique de « coopération » avec l’ancienne puissance coloniale et l’attitude, de Senghor qui entreprend des travaux démesurés pour une visite-éclair de Pompidou à Dakar, les frères d’Omar, le 15 janvier 1971, incendient le ministère des Travaux publics et le centre culturel français. Ils préparent des cocktails molotov pour les jeter sur le cortège officiel. Ils sont arrêtés. Dialo Diop est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il sera torturé dans sa cellule.
Omar, alors jeune agrégatif, projette de libérer ses jeunes frères depuis le Mali où il s’est réfugié. Mais il est capturé et extradé vers le Sénégal.
Le 23 mars 1972, il est condamné par un tribunal spécial sénégalais à 3 ans fermes de réclusion pour « atteinte à la sûreté de l’État ».
Le 11 mai 1973, après avoir reçu la visite de Jean Collin, avec lequel il aurait eu une altercation, il est retrouvé mort dans sa cellule à l’ile de Gorée.
Officiellement, c’était un suicide. Pour les frères Diop et en particulier le docteur Dialo Diop, qui n’ont cessé de se battre pour la mémoire de leur frère, c’est un homicide politique : Omar aurait succombé après des sévices que lui auraient infligés ses geôliers, probablement sur ordre de Collin.