La coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) n’a pas perdu du temps pour réagir suite à la descente musclée du maire de Dakar à la Direction générale des élections et son appel à « la résistance et à marcher vers l’essentiel ». Face à la presse, hier vers 22h, au siège national de l’APR à Dakar, les ministres Alioune Ndoye et Zahra Iyane Thiam, ainsi que les maires Farba Ngom et Bamba Fall, ont tous condamné fermement cette attitude de Dias fils. Avant de dire à qui veut l’entendre que la coalition BBY n’acceptera plus que des gens se permettent de manipuler la population sénégalaise comme ils veulent.
« Nous sommes venus pour dire à la population sénégalaise et particulièrement la population dakaroise notre étonnement mais je pourrais même dire notre indignement d’avoir eu à découvrir les propos, les comportements, les agissements de celui qui se trouve être le maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias, qui je ne sais au nom de quelle prérogative a voulu forcer sa présence à l’intérieur et dans la direction générale des élections pour apparemment des récriminations qu’il aurait et qui porteraient sur la liste de leur coalition Yewwi Askan Wi. Les dakarois que nous sommes s’indignent de voir leur maire avoir ce genre d’attitude, vouloir physiquement s’imposer dans une direction générale des élections qui, il y a peu, a eu à reconnaître et à valider son élection en tant que maire de Dakar. A ce moment-là, cette direction était compétente, elle était respectueuse des lois et règlements de ce pays. Mais aujourd’hui, je ne sais quelle mouche à piquer nos amis pour dire qu’ils ont imposé. Comment cette direction va travailler ? Ce qui n’est pas acceptable dans ce pays », s’indigne le ministre-maire Alioune Ndoye.
Mieux, il ajoute : « Nous condamnons cette attitude et nous disons de façon claire que la coalition que nous représentons et à laquelle nous appartenons n’acceptera plus, ne cautionnera plus le fait de croire qu’aujourd’hui cette population est chose appartenant à des gens qu’on peut manipuler à tout instant. Dès qu’on se sent en faiblesse, on invoque des tripatouillages, on accuse à tort et à travers les pouvoirs publics, le président de la République qui n’a rien à avoir avec ces élections ».
Selon lui, les lois sont au-dessus de tous et nul n’est censé les ignorer. Il dit : « Nous avons tenu à faire rapidement ce point de presse pour demander à ce que les esprits se reprennent, pour dire qu’ici au Sénégal nous n’accepterons plus en tant qu’acteurs politiques que des gens puissent penser qu’ils sont au dessus des lois et règlements de ce pays et que in fine seule leur volonté peut s’imposer dans ce pays. Nous sommes tous soumis aux lois de cette république qui nous encadre et qui nous oblige. En tout cas nous, de notre point de vue, au moment où nous vous parlons, nous avons eu à nous soumettre en tant que coalition à ce que dit la loi sénégalaise, le code électoral sénégalais. Sur le parrainage, sur la composition des listes, le respect de la parité, etc. parce que, c’est cela qui s’impose à nous en tant qu’acteurs politiques. Les lois sont au-dessus de nous, nul n’est censé les ignorer et nul n’est au-dessus de ces lois. Et ça nous tenons à le rappeler de façon ferme ».
Estimant qu’« un maire n’a pas à empoigner des policiers et n’a pas à vouloir imposer une présence physique à des policiers », l’édile de Dakar-Plateau signale que Dias-fils allait passer la nuit derrière les gris. « S’il n’était pas maire au moment où je vous parle, je parie que s’il n’y avait pas cette décence donnée à l’institution qu’il incarne, il serait certainement derrière des gris. Parce que, nous avons l’obligation de respecter les forces de l’ordre qui nous représentent », a-t-il lancé.
Après avoir condamné cette descente musclée du premier magistrat de la ville de Dakar à la DGE, le ministre Alioune Ndoye demande à l’administration d’être « stricte par rapport aux lois et règlements de ce pays et de les appliquer sans faiblesse ». « Je ne sais pas ce que fera la direction générale des élections parce que nous ne sommes pas au secret de ce qui est en train d’être fait là-bas. Nous ne connaissons même pas dans le détail, ce qui fait que ces messieurs sont en train de hurler mais nous demandons à l’administration d’être stricte par rapport aux lois et règlements de ce pays et de les appliquer sans faiblesse aucune. C’est cela notre attente en tant qu’organisation politique parce que, la loi elle s’impose à tout un chacun », a-t-il insisté. Avant de préciser : « Si notre parlement a voté des lois, notamment la parité mais c’est pour le respect quand même des femmes au Sénégal, pour leur participation à la vie économique, sociale et politique de ce pays et cela s’impose à nous tous. Il y a des hauts et des bas parfois qu’on rencontre dans la pratique de cela mais cela s’impose à nous ».