50 ans d’intégration sous régionale : L’OMVS, un exemple de « gestion réussie » d’un cours d’eau partagé

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a 50 ans d’existence. Créée le 11 mars 1972 à Nouakchott par le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, dans un contexte de grave sécheresse dans le Sahel, cette organisation intergouvernementale de développement avait pour but de « gérer » le bassin versant du fleuve Sénégal qui s’étend sur une surface de 289 000 km2. Avec pour mission de « miser sur l’intégration sous régionale axée sur l’exploitation concertée » dudit fleuve, elle déploie depuis lors, un programme multisectoriel basé sur la valorisation des ressources en eau et la satisfaction des principaux usages, à savoir : agriculture, eau potable, énergie, transport et environnement. Ce faisant, elle a changé le visage du bassin du fleuve Sénégal et contribué au développement des Etats membres.

En effet, face à la presse, ce mardi, à Dakar, en présence de l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, du Haut-commissaire adjoint de l’OMVS, Brahim Lebatt H’Meyade, du Haut-commissaire de l’OMVG, El hadj Lansana Fofana, entre autres, le Haut-commissaire de l’OMVS a renseigné que, pour faire face aux nombreux défis et répondre aux besoins des populations, l’organisation a très tôt (1974) définit un programme d’infrastructures et engagé la construction rapide des barrages de Manantali et Diama.

Selon Ahmed Diane Semega, la construction de ces deux barrages a permis de « remédier à des inconvénients majeurs tels que la faible production agricole, le fort déficit en énergie et les difficultés d’alimentation en eau potable ».

Il ajoute que depuis 2006, son organisation a construit deux autres barrages (Félou et Gouina), et mené les études pour les barrages de Koukoutamba en Guinée (avec une puissance installée de 294 MW et un contrat commercial signé en février 2019), de Gourbassi à la frontière entre le Mali et le Sénégal (avec une puissance installée de 18 MW et un contrat commercial signé en juin 2020 ; de Boureya en Guinée (avec une puissance installée de 114 MW) et enfin, celui de Niagara en Guinée aussi (avec une puissance installée de 47,5 MW). Des ouvrages qui, pour lui, contribuent à l’accroissement de l’offre d’énergie et à l’augmentation du potentiel de terres cultivables en agriculture irriguée.

Au vue de tous ses programmes et projets réalisés ou en cours de réalisation, l’OMVS est un modèle de gestion réussie d’un cours d’eau partagé. Aujourd’hui, elle est donnée en exemple pour la « qualité » de sa coopération et le rôle qu’elle peut jouer dans un contexte marqué par des conflits liés à l’eau. C’est pour cela qu’elle a été désignée, par deux fois, meilleur organisme de bassin par le think tank indien « Strategic Forsight Group ». Elle est également membre fondateur du Réseau africain des organismes de bassin (RAOB) dont elle assure le secrétariat technique et le RIOB (Réseau international des organismes de bassin) qui s’active pour la promotion de la paix à travers les organismes de bassin.

Son expérience lui a valu une reconnaissance internationale avec le Grand prix mondial Hassan II de l’eau qui lui a été décerné lors de la cérémonie d’ouverture du 9ème forum mondial de l’eau à Dakar.