Les thons en conserve commercialisés dans toute l’Europe présentent des niveaux préoccupants de mercure, selon les ONG Bloom et Foodwatch. Ces révélations ont été faites mardi dans le cadre d’une enquête intitulée « Du poison dans le poisson. Chronique d’un scandale de santé publique ». Des tests ont été effectués sur des boîtes de thon en conserve provenant de cinq pays européens.
Dans un rapport publié fin octobre 2024, Bloom a annoncé avoir analysé près de 150 boîtes de thon issues d’Allemagne, d’Angleterre, d’Espagne, de France et d’Italie. Les résultats sont sans appel : 100 % des échantillons contiennent du mercure.
Foodwatch souligne qu’environ 10 % des boîtes testées dépassent la limite actuelle autorisée pour le thon frais, qui est de 1 mg/kg. De plus, 57 % des échantillons excèdent une concentration plus restrictive de 0,3 mg/kg, norme déjà appliquée à d’autres types de poissons.
Face à cette situation, Foodwatch demande l’interdiction de la vente de toutes les boîtes de thon contenant plus de 0,3 mg/kg de mercure, en raison des risques liés à une consommation régulière. L’ONG cible également les dix plus grandes chaînes de distribution, les appelant à prendre leurs responsabilités.
Bloom et Foodwatch exhortent les gouvernements à établir une limite stricte de 0,3 mg de mercure par kilo de thon sur leur territoire et à interdire la vente de produits dépassant ce seuil. Elles réclament aussi le retrait du thon des menus dans les crèches, hôpitaux, maternités, maisons de retraite et cantines scolaires, en raison des dangers que représente le mercure, un puissant neurotoxique. Même à faibles doses, il peut entraîner de graves troubles neurologiques chez les enfants et affecter le cerveau des adultes.