3E CANDIDATURE : DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE AFRICAINE VEULENT BARRER LA ROUTE À MACKY SALL

3E CANDIDATURE : DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE AFRICAINE VEULENT BARRER LA ROUTE À MACKY SALL

«Le mandat de trop ?» tel est l’intitulé du communiqué signé par huit organisations de la société civile africaine qui veulent dissuader Macky Sall contre une troisième candidature à la présidentielle. Jugeant celle-ci «inconstitutionnelle», elles pensent qu’il est fondamental pour le chef de l’Etat d’ouvrir des concertations afin d’apaiser la tension dans le pays.

African Defenders, African Network of Constitional Lawyers, AfricTivistes, Africans Rising, Agir ensemble pour les droits humains, Civicus, Front Citoyen Togo Debout, et Tournons La Page s’érigent en boucliers contre un mandat de trop au Sénégal.

Selon ces organisations de la société civile africaine, cela est d’autant plus important que l’Afrique de l’ouest est entrée dans une période de tensions politiques et sécuritaires particulièrement graves. Et que le Sénégal semblait être jusque-là l’un des derniers pays de la région où la démocratie restait le socle de la société. Elles estiment dans la foulée que de nombreux signaux montrent que le Président Macky Sall souhaite briguer un troisième mandat, pourtant inconstitutionnel et source de graves turbulences sociopolitiques.

Dans une note rapportée par L’As, elles soutiennent que depuis plusieurs mois, les rumeurs montent sur la volonté du Président sénégalais de se maintenir au pouvoir alors que la loi fondamentale ne l’y autorise pas. «En septembre 2022, l’interdiction d’un concert organisé par Tournons La Page sur la limitation des mandats à Dakar pour ‘’risque de trouble à l’ordre public’’ a semblé confirmer ces rumeurs», regrettent-elles. Tout cela, ajouté aux pressions continues contre l’opposition et les journalistes, soutiennent les organisations de la société civile, a placé la question de la modification constitutionnelle au cœur des débats, créant des tensions qui pourraient dégénérer vers des luttes fratricides comme celles qu’ont connu la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Togo ou encore le Tchad lorsque leurs dirigeants ont décidé de ne pas respecter leur Constitution. Des tensions qui, selon AfricTivistes et Cie, ont résulté dans certains cas à des coups d’États militaires, mettant un terme brutal à tout élan démocratique.

Ces organisations de la société civile africaine martèlent en outre que le peuple sénégalais s’est déjà soulevé contre la volonté d’Abdoulaye Wade de se maintenir au pouvoir et a, pour cela, été un exemple pour la sous-région de démocratie et de respect des droits humains dont la liberté d’expression et de manifestation. Mais, elles soutiennent que la restriction de l’espace civique dans le pays remet en cause de manière inquiétante ces droits dans le pays et fait monter les tensions qui, on l’a vu dans d’autres pays de la région, sont source de déstabilisation et de remise en cause du développement.

Ainsi, les organisations signataires de ce communiqué appellent Macky Sall à éviter le piège du troisième mandat et à ouvrir une concertation nationale pour apaiser la situation et les esprits en s’engageant à respecter la Constitution et maintenir le Sénégal en exemple de démocratie en Afrique. Surtout que, concluent-elles, la région ouest africaine est fortement ébranlée par la montée des tensions violentes. Et la survenue d’une situation d’instabilité au Sénégal, en rapport avec une velléité de 3ème mandat est très préoccupante.

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